La stratégie à adopter face à un EDM au décours d’un AVC est délicate. Bien qu’ayant un effet positif sur la récupération fonctionnelle après un AVC, les antidépresseurs IRS risquent d’induire des effets indésirables hémorragiques, notamment cutanéomuqueux et digestifs. Ils pourraient donc majorer le risque d’AVC hémorragique chez les patients les plus fragiles. Les antidépresseurs IRSNa pourraient intervenir à différents niveaux pour majorer ce risque. Cette problématique sera illustrée à travers un cas clinique. Puis, nous détaillerons les mécanismes biologiques impliqués, particulièrement l’inhibition des voies concourant à la formation du caillot. La venlafaxine, par son activité dopaminergique, concourt de façon plus importante à ce risque en majorant la tension artérielle. Dans ce contexte, il paraît nécessaire d’être particulièrement vigilant dans la prescription d’IRS et d’IRSNa chez les populations à risque de saignements et en cas d’interactions potentielles avec un traitement intervenant sur l’hémostase (AINS, antiagrégants plaquettaires, anticoagulants…). L’usage d’autres classes thérapeutiques d’antidépresseur constitue une alternative intéressante.