Quittons la gare, approchons du village. Dans cette région, la guerre a laissé derrière elle peu de destructions. La récolte est bonne. Le soleil brille, on respire une atmosphère de paix campagnarde. Marchons : sept kilomètres à travers champs et forêts, dans une plaine basse qui borde une petite rivière. Le chemin débouche sur un petit talus percé d'ouvertures pour l'écoulement des eaux en cas de crues. Au milieu des champs, une grande étendue de terrain cultivé se compose de longues parcelles longitudinales tracées parallèlement au chemin. Elles sont toutes à peu près égales : dix mètres de large, environ, sur cent cinquante à deux cents de long. Pas de clôtures. Des plants de légumes et de pommes de terre sortent d'une terre grasse et noire. On ne voit ni arbustes ni arbres fruitiers. Une centaine de personnes : femmes, hommes âgés et enfants s'affairent à leur travail. Sur le chemin du village, on observe une circulation permanente : bicyclettes surchargées de fardeaux, brouettes, charrettes à bras, véhicules de toutes sortes.