On m'excusera de m'impliquer avec quelque insistance dans les propos que m'inspire le beau livre de Jeanne Favret-Saada; l'auteur affirme elle-même « qu'il faut au moins un sujet » et je la suis dans cette affirmation au point d'avouer que, si son livre m'a parlé et donné quelque envie d'écrire, c'est peut-être avant tout parce qu'il m'incitait à préciser ma pensée (une pensée par certains aspects proche de la sienne) sur le même sujet (car, devançant mes conclusions, j'indique d'entrée la plus importante d'entre elles à mes yeux: la sorcellerie en Afrique et la sorcellerie dans le Bocage, c'est la même chose). Il ne s'agira pas pour moi de demander justice pour l'ethnologie de l'exotisme (un peu ignorée, ou méprisée peut-être, par Jeanne Favret-Saada), encore moins de réclamer pour certaines de ses analyses une quelconque priorité ou antériorité, mais d'affirmer, conforté par la subtilité des analyses qui viennent d'être produites à propos de l' Ouest de la France, l'identité d'un objet intellectuel dont l'approche empirique n'est pas sans problème: la sorcellerie.