Le traitement par radiothérapie des cancers des sphères thoracique, médiastinale et ORL
est associé à un risque de complications cardiovasculaires. Les patients traités et guéris
de leur cancer sont de plus en plus nombreux, vivent de plus en plus longtemps, et leur
devenir à long terme doit être pris en considération. Les complications cardiovasculaires
associées principalement au traitement des cancers du sein, du lymphome de Hodgkin et des
tumeurs de la tête et du cou se manifestent de manière insidieuse et chronique. Leur
survenue est liée à de nombreux facteurs comme l’âge du patient au moment du traitement,
le nombre d’années suivant la radiothérapie, la dose et le volume au cœur et aux gros
vaisseaux (artères coronaires et carotides) ou encore l’association avec les autres
facteurs de risque cardiovasculaire traditionnels. Les mécanismes physiopathologiques sont
mal connus. Même si des similitudes avec l’athérosclérose liée à l’âge sont établies, les
spécificités et les particularités de l’athérosclérose radio-induite pour des fortes doses
d’irradiation restent à établir. Pour des faibles niveaux d’exposition aux rayonnements
ionisants, des études épidémiologiques récentes suggèrent aussi un risque accru de
développer des pathologies cardiovasculaires. L’amélioration des connaissances sur les
mécanismes lésionnels à l’origine des pathologies cardiovasculaires radio-induites et
l’identification plus précise des populations à risque devraient permettre dans le futur
une prise en charge plus efficace de ces patients à risque vasculaire.