Cet article rapporte les résultats préliminaires d’une comparaison entre les diagnostics cliniques portés par des psychiatres français et les critères du DSM III en matière de personnalités pathologiques. Une liste des 11 personnalités pathologiques et des 92 critères du DSM III a été fournie à 97 psychiatres. Les données correspondant à 791 patients ont été obtenues.
Nous n’avons commenté ici que les résultats des 397 patients ayant un diagnostic unique de personnalité pathologique.
Les diagnostics les plus fréquents sont ceux qui se rapprochent le plus des notions françaises classiques (personnalités histrionique et compulsive par exemple).
La proportion de diagnostics cliniques compatibles avec les critères du DSM III est des plus variables : bonne concordance diagnostique pour les personnalités évitante, schizotypique, paranoïaque et antisociale ; degré intermédiaire de concordance pour les personnalités dépendante, histrionique, borderline et compulsive ; mauvaise concordance diagnostique pour les personnalités passive-agressive, narcissique et schizoïde.
Cette variabilité tient à 3 ordres de causes :
le degré de similarité entre les stéréotypes diagnostiques français et les conceptions du DSM III ;
le degré de spécificité des critères du DSM III pour le diagnostic considéré ;
le nombre de critères nécessaires pour tel diagnostic DSM III qui peut influencer considérablement la probabilité d’un diagnostic concordant.
47 % des patients ayant un diagnostic unique de personnalité pathologique avaient conjointement un diagnostic psychiatrique. Les troubles dépressifs, névrotiques et anxieux s'associaient préférentiellement aux personnalités «névrotiques» classiques (histrionique, compulsive et dépendante). Les personnalités schizotypiques et schizoïdes avaient la plus forte proportion d’épisodes psychotiques, suivis par les personnalités paranoïaques et borderline (cela si l’on ne considérait pas de tels antécédents comme critère d’exclusion pour ces diagnostics de personnalité).