Il faut sans doute compter les tribus du sud-ouest de l'Angola, c'est-à-dire les Ambo et puis toutes les petites peuplades qui habitent le pays qui s'étend de la mer jusqu'au Kunene à partir du 14° 30′ de latitude sud jusqu'à la frontière et au delà, parmi celles qui opposent le plus de résistance à la pénétration de la civilisation européenne. Encore y a-t-il sous ce rapport des différences assez notables entre elles. Tous ces peuples sont à la fois éleveurs de bétail et agriculteurs, sauf les Kuvale d'en bas des montagnes de la Chela, proches parents des Herero, qui se dédient uniquement à l'élevage. En laissant donc de côté cette dernière tribu, qui est du reste numériquement de peu d'importance, il nous reste pour l'ensemble de ces peuples au point de vue de la culture matérielle une homogénéité assez grande. Leur attitude différente en face de la civilisation européenne est d'autant plus curieuse. Les plus réfractaires sont sans doute les Nyaneka de la région de Huila et Gambos. Bien que, par endroits, leur pays soit occupé depuis des années par beaucoup de colons blancs, ils n'ont presque rien modifié dans leurs coutumes ancestrales. Les Ambo par contre, ayant été beaucoup moins soumis à l'influence directe des Blancs, ont cédé plus facilement sur certains points. Il serait certes intéressant d'étudier à ce point de vue ces divers peuples et de tâcher d'expliquer la raison de leur attitude — les raisons en seront surtout d'ordre psychologique — mais pour pouvoir donner des conclusions sérieuses, il faudrait une connaissance profonde puisée au contact direct de tous ces peuples. Comme cette condition préalable n'est pas réalisée pour le moment, le présent article ne comprend directement que les Ambo et plus particulièrement la tribu la plus importante de ce groupe, celle des Kwanyama.