L'étude que voici résulte du travail en commun, mené étroitement entre un historien et un médecin qui partagent le même intérêt pour la démographie historique. Cette collaboration n'a pu aboutir et porter ses fruits que grâce à la communauté de vues des deux auteurs sur la composante éminemment socio-historique de cette science interdisciplinaire.
Jusqu'à la fin de la deuxième guerre mondiale les cinq pays nordiques bénéficièrent d'un prestige incomparable pour les études de démographie historique d'Ancien Régime. On savait depuis longtemps que le premier bureau central de statistiques du monde s'était ouvert à Stockholm en 1749 et que la monarchie suédo-finnoise disposait par conséquent du meilleur et des plus anciens matériaux pour l'étude de la démographie du XVIIIe siècle. L'état des sources pour le Danemark, la Norvège et l'Islande, dont l'administration centrale était alors à Copenhague, n'est malheureusement pas aussi satisfaisant, mais dans le cadre d'une comparaison internationale au XVIIIe siècle elles restent uniques.