Un des dangers de l'esprit scientifique est de cloisonner des réalités qui ne le sont pas dans l'existence concrète. Et pourtant, comme la science ne se développe que par l'analyse, on ne peut rien étudier scientifiquement sans l'isoler. De la réalité globale, nous ne pouvons avoir qu'une vue confuse; mais ce qu'on isole est partielle-ment faussé; et la science vraie doit done osciller constamment de l'analyse a la synthèse, isolant les faits par méthode, mais les re-plagant, après analyse, dans l'ensemble sans lequel ils ne s'expliquent pas.

Le travail de la femme s'est considérablement transformé au cours du XXe siècle, mettant en question l'ensemble du problème de sa place dans la société. Nous nous proposons d'entreprendre des re-cherches sociologiques dans les principaux secteurs des activités professionnelles exercées par la femme, pour connaître les repércussions de cette modification. Le phénomène présente de multiples aspects. Un d'entre eux est particulièrement caractéristique : des fonctions plus intellectuelles sont progressivement confiées à la femme. Cette évolution debute après la guerre 1914-1918, et n'est sans doute pas achevee. Elle est l'effet en même temps que la cause de l'instruction toujours plus etendue de la population feminine. Aux infirmieres possedant des connaissances rudimentaires et aux dacty-los, seulement habiles, succèdent des techniciennes soigneusement formées pour le soin des malades et pour l'administration.

En 1948, M. Raymond Geysen a publié une première étude stales périodiques de sciences sociales qui se trouvaient en Belgique dans les principaux centres de documentation. Nous nous sommes efforcés de mettre son travail à jour : l'avoir des bibliothèques s'est enrichi, de nouvelles revues sont nées, d'autres, dont la publication fut interrompue au cours de la guerre, paraissent de nouveau. En même temps, nous avons élargi les investigations, en incluant des rubriques qui complètent rinformation des personnes s'interes-sant aux sciences sociales et à la sociologie.