Nous avons mentionné en son temps l'apparition du premier numéro du Bulletin de guerre, organe de l'Union des Femmes de France pendant la guerre. Le numéro 8 contient le compte rendu de l'assemblée générale, tenue le 7 juillet 1916, sous la présidence de M. l'amiral Fournier. Il est accompagné d'un supplément qui présente en illustrations une vue d'ensemble de l'œuvre accomplie depuis la guerre: cantines de gare, foyers du soldat, cantines-refuges, ouvriers, soupes populaires, péniches-ambulances, établissements antituberculeux et prétuberculeux, centres de rééducation, de mécanothérapie, d'héliothérapie. Au 1er mai 1916, elle avait 300 hôpitaux, plus de 20,000 infirmières et avait dépensé 36 millions. Dans cette somme figure un envoi de 50,000 fr. à la reine Marie de Roumanie; en outre, une équipe d'infirmières, sous la direction de M. l'amiral Fournier, est partie pour Bucarest.

Nous avons salué comme un progrès capital autant qu'heureux la rencontre directe à la Haye, en juin 1917, des représentants des Gouvernements anglais et allemand chargés de poser quelques règles quant au traitement de leurs ressortissants prisonniers. Grâce à la collection des documents diplomatiques (Miscellaneous 12, 1917) que le Gouvernement anglais publie, nous nous trouvons en mesure de donner ci-dessous le texte complet de cet accord. Il rectifie sur certains points et complète le résumé que nous avions publie d'apres les journaux, notamment en ce qui concerne les représailles, la suspension des punitions en cours et la censure.

L'organe officiel de la Croix-Rouge britannique, The Red Cross, ayant recommencé à nous parvenir, après une longue et inexplicable interruption, nous pouvons puiser dans les nos de mars à juin, quelques nouvelles d'intérêt général. Nous sommes obligés de laisser de côté, — comme d'ailleurs dans d'autres pays, — une foule de détails, d'actions isolées et d'efforts locaux, qui trouveront sans doute leur place dans les comptes-rendus généraux que les Croix-Rouges publieront évidemment après la guerre. Nous nous excusons de ne donner guère que des chiffres, mais les détails et descriptions nous entraîneraient trop loin.

M. Emilio Maraini, député au Parlement, vice-président du Comité central de la Croix-Rouge italienne, que nous avions salué, dès le début de la guerre, comme président de la Commission des Prisonniers de guerre. et avec lequel nous avions entretenu d'excellentes relations, est décédé prématurément à Rome, le 5 décembre 1916.

Ce livre officiel, sorti en 1916 des presses de l'Imprimerie nationale, est préfacé par M. le prof. Louis Renault, membre de la Cour permanente d'arbitrage de La Haye. Il rappelle que la législation internationale sur les prisonniers de guerre est née en 1899, à la première Conférence de la paix, et à l'instigation du jurisconsulte bien connu qu'était de Martens.

A notre demande réitérée, la Croix-Rouge italienne par l'entremise de son délégué général pour la Suisse, M. le comte Vinci, a bien voulu nous fournir le compte rendu suivant.

I. Dans la zone de guerre

«L'Italie étant entrée, le 24 mai 1915, dans le conflit européen, la Croix-Rouge italienne mit à la disposition du Service sanitaire de l'armée tous les moyens dont elle disposait et qui, au cours des événements, s'accrurent encore notablement par suite de dons larges et généreux.

Nous avons reçu de la Croix-Rouge Hellénique la lettre suivante, de laquelle il ressort que cette Société ne possède plus, dès le mois d'août, qu'un seul siège central à Athènes.

Athènes, le 18–31 Août 1917.

« Au Comité International de la Croix-Rouge Genève.

« Monsieur le Président,

« Nous avons l'honneur de porter à votre connaissance que, par une loi du 8–21 août 1917, No 745, les deux Directions centrales de la Croix-Rouge Hellénique, celle d'Athènes et celle de Salonique, ont été fusionnées en une seule, avec siège à Athènes.

Par lettre du 14 février 1917, M. le consul du Montenegro à Genève a porté officiellement à notre connaissance que, par décision du 6 février, le Conseil des ministres du Montenegro avait décidé la fondation à Genève d'un Comité de la Croix-Rouge monténégrine, sous la présidence de M. V. Maritch, député.

Alors que depuis le début de la guerre, qui a apporté de tels changements et développements dans l'activité de la Croix-Rouge, nous avions pu donner des nouvelles des Sociétés de presque tous les pays, nous regrettions jusqu'ici de n'avoir pu présenter à nos lecteurs un résumé de l'activité de la Croix-Rouge néerlandaise, sachant cependant qu'elle avait été, aussi bien que d'autres, à la hauteur de sa tâche. Nous sommes d'autant plus heureux de pouvoir publier aujourd'hui le compte rendu complet qu'elle vient de nous faire parvenir.

Amsi que nous en faisions la remarque en 1916, la guerre n'a pas empêché la Croix-Rouge italienne de poursuivie cette œuvre éminemment nécessaire dans sa continuité, sous la direction expérimentée de M. le professeur P. Postempski. Si la guerre rend le personnel médical toujours plus rare, en revanche, dans certaines occasions, les soldats ont pu aider les médecins municipaux dans le service prophylactique.

Le 7 juin 1916 la Croix-Rouge saxonne a célébré le cinquantenaire de l'implantation de la Croix-Rouge en Saxe. C'est en effet le 7 juin 1866 que les statuts de la «Société internationale de secours pour les soldats malades et blessés en temps de guerre» furent approuvés par le ministre de l'Intérieur.

La Croix-Rouge britannique poursuit l'œuvre variée et multiforme que nous avons esquissée dans notre numéro de juillet 1916.

A Salonique elle a organisé des cantines, soit postes de rafraichissements pour les blessés et malades, des cuisines pour les invalides, un home de convalescence pour les nurses. Un bureau d'information et d'enquêtes y fonctionne aussi en vue des renseignements à fournir. Le camp des réfugiés serbes est l'objet de soins particuliers. On fournit aussi d'objets de pansement, de médicaments et de lait le service de santé de l'armée serbe.

M. le vicomte Hanabusa, président de la Société depuis bien des années, et M. le baron Ozawa, vice-président, viennent de donner tous deux, pour raison d'âge, leur démission. L'un et l'autre ont rendu des services éminents à la Société par leur zèle et leur dévouement.

Le Messager de la Croix-Rouge russe a paru pour la dernière fois, sous sa forme accoutumée, en avril 1917. A partir du 20 mai, il a été remplacé par un journal hebdomadaire, les Nouvelles de la Croix-Rouge, d'un format différent. Le nouvel organe est dirigé par un comité de 12 membres. Parallèlement avec les Nouvelles, la rédaction a l'intention de publier un recueil qui contiendra des articles de longue haleine sur les questions de médecine, de chirurgie, de bienfaisance, de droit international, concernant l'activité de la Croix-Rouge.

Dans l'attente d'un article résumant toute l'activité de la Croix-Rouge, que nous avons demandé au Comité central de Rome mais quo nous n'avons pas encore reçu, nous glanons dans le Journal officiel du Comité central italien les brèves nouvelles suivantes.

Le nombre des membres du Comité directeur, malgré quelques changements, est resté le même qu'au début de la guerre, soit 76. Un personnel auxiliaire de 107 messieurs et dames est employé par la Société dans les bureaux et dans les camps.

Le Département politique suisse a bien voulu nous transmettre une « note verbale », du 18 août 1917, à lui remise par la Légation de Russie à Berne. Cette note, qui doit sans doute faire suite à la lettre de la Croix-Rouge du 4 mai, que nous publiions dans notre dernier Bulletin, avait la teneur suivante:

« La Légation de Russie à Berne vient d'être informée par le ministère des Affaires étrangères de Russie, que le Gouvernement provisoire russe a créé, auprès de l'administration générale de la Croix-Rouge de Russie, une Commission centrale, pour affaires concernant les prisonniers de guerre, qui est autorisée:

« 1. — A prendre des décisions définitives concernant toutes les questions de caractère général, relatives aux prisonniers de guerre, aux internés civils et aux otages russes se trouvant dans les pays ennemis, ainsi qu'aux prisonniers de guerre, aux internés civils et aux otages ennemis se trouvant en Russie.

Par lettre du 7 décembre 1916, le consulat royal du Monténégro à Genève nous fait savoir, d'ordre du président du Conseil des Ministres, Monsieur Andriga Radovitch, que le Comité de la Croix-Rouge monténégrine, momentanément dissous par la guerre, s'est reconstitué à Paris, où se trouve actuellement le Gouvernement royal.

Alors même que le médecin en chef de la Croix-Rouge remplit seul, en cas de mobilisation, les fonctions délicates et absorbantes de chef légal et souverain de la Croix-Rouge, M. le colonel Bohny a tenu à réunir à Berne, le 8 mars 1917, les membres de la Direction pour conserver avec eux le contact et traiter en commun certaines questions.

La Croix-Rouge russe nous a adressé l'état suivant que nous publions comme à l'ordinaire.