M. le major Ch. Lynch consacre dans The Medical Surgeon un long article à examiner la situation actuelle de la Croix-Rouge américaine. Il constate qu'elle n'a encore fait ses preuves que dans le soulagement des victimes des calamités civiles, mais non dans le soin des blessés de la guerre. Pour accomplir cette dernière tâche, qui reste cependant la principale, il lui faut un personnel d'officiers sanitaires bien formés, qui serve de cadre à une organisation générale composée de l'armée et de la Croix-Rouge. En vue de la guerre, la Croix-Rouge doit travailler à améliorer l'hygiène en répandant des notions exactes et une instruction plus générale dans ce domaine. Elle doit également porter une attention spéciale à l'armement des navires-hôpitaux, dont le besoin se ferait de suite sentir en cas de guerre. Sur terre aussi, le transport des soldats exigerait une quantité considérable de trains sanitaires et de wagons appropriés à recevoir les blessés. Des stations de rafraîchissements et des infirmeries seront aussi nécessaires. En outre l'instruction et la formation d'un personnel d'infirmières sont une des tâches primordiales qui s'imposent à la Croix-Rouge. Le personnel doit être en cas de guerre soumis à la discipline militaire et doit être employé presque exclusivement en seconde ligne, le front étant réservé aux troupes sanitaires. Le service de renseignements est aussi un de ceux dont la Croix-Rouge peut se charger, en cas de mobilisation, comme elle le fait dans plusieurs pays. L'organisation de stations de repos et de colonnes de transport sur les lignes de communication est aussi une des missions généralement confiées à la Croix-Rouge.

La Société française de secours a poursuivi son œuvre au Maroc avec le même dévouement de la part de ses dames infirmières et la même reconnaissance et admiration de la part des autorités.

M. de Valence a été cité à l'ordre du jour du corps de débarquement, à la suite du combat du 29 février 1908, pour sa conduite pleine de courage et d'abnégation soit au cours de cet engagement, soit à la tête du convoi d'évacuation qui en a été la suite.

La brusque ouverture des hostilités entre la Russie et le Japon trouva la Société russe de la Croix-Rouge bien loin d'être prête à déployer en Extrême-Orient une activité correspondant à l'importance des événements militaires. Sans doute, depuis sa fondation, la Croix-Rouge avait créé de nombreuses communautés de sœurs de charité, et établi auprès de ces communautés des hôpitaux, ce qui lui permettait de disposer immédiatement d'un personnel capable et dévoué de médecins et de sœurs de charité, mais on n'avait que trois ambulances prêtes à être expédiées, chacune de 25 lits, et l'inventaire du matériel présent dans les dépôts de la Société ne comprenait que 9868 articles.

Un concours international de dressage de chiens sanitaires a réuni, en janvier dernier, à Paris, devant une assistance nombreuse et en présence de délégués du Ministère de la guerre et de la Société de secours aux blessés militaires, un certain nombre de chiens dressés pour la recherche des blessés. Le résultat de ce premier concours a été fort intéressant et l'on peut dès maintenant envisager comme nettement efficace le concours de cet intelligent animal sur le champ de bataille.

Une discussion, parfois assez vive, s'est élevée récemment dans quelques journaux à propos des services de la Croix-Rouge au Maroc.

Nous ne saurions nous immiscer, en quelque façon que ce soit, dans ce débat que nous regrettons puisqu'il réveille d'anciennes suspicions entre les éléments officiels des services sanitaires de l'armée et les sociétés de secours volontaires.

M. le lieut.-col. Macpherson, dont le nom est bien connu dans les sphères de la Croix-Rouge, et qui fut notamment un des délégués de la Grande-Bretagne à la Conférence de revision de 1906, a présenté le 6 février dernier à la Royal United Service Institution une communication sur le rôle des sociétés de la Croix-Rouge en temps de paix et en temps de guerre, en prenant pour point de départ de son exposé la situation faite à ces dernières par la Convention de Genève revisée, du 6 juillet 1906.

Il s'est constitué en 1905, à Boston, une société portant le titre « The National first aid Association of America », qui paraît poursuivre un but analogue à celui des sociétés de la Croix-Rouge sans en avoir le titre. Elle n'entend pas d'ailleurs faire partie de la grande famille de ces sociétés, puisque sa formation ne nous a point été notifiée, et qu'elle ne pourrait d'ailleurs être reconnue internationalement sans une entente préalable avec la Société nationale américaine, « The American national Red Cross », laquelle fait officiellement partie de notre réseau.

La Société fondée en 1866 sous le nom d' «Association de secours aux soldats malades et blessés à la guerre, pour le royaume de Saxe» et à laquelle, par décret du ministère royal de l'Intérieur, du 7 juin 1866, les droits de corporation avaient été conférés, a décidé, dans son assemblée générale du 16 novembre 1888, avec l'approbation du ministère royal de l'Intérieur, ainsi que le voulait l'article 15 des statuts alors en vigueur du 7 juin 1866, de modifier comme suit ses statuts.

Le compte rendu de la VIIIe Conférence Internationale des Sociétés de la Croix-Rouge tenue à Londres en 1907 va paraître incessamment.

MM. Paul Fauchille, directeur de la Revue générale de droit inte national pullic, et N. Politis, professeur de droit international à l'Université de Poitiers, viennent de rendre un grand service à la Croix-Rouge et à tous ceux qui touchent de près ou de loin à l'armée ou à l'assistance volontaire, en publiant un manuel pratique de la Croix-Rouge.

Dans le compte rendu que nous avons brièvement tracé, dans notre dernier fascicule, de la réunion et des délibérations de l'assemblée générale de la Société suisse, tenue à Genève le 31 mai dernier, nous avons omis de mentionner que le Comité international, à défaut de M. G. Ador, qui remplit les fonctions de président et qui était empêché, s'y était fait représenter par M. le Dr Ferrière, un de ses membres les plus actifs. Cette omission, qui empêchera certainement d'accuser le Comité d'immodestie, mérite cependant d'être réparée, d'autant plus qu'ainsi que le dit le rédacteur du journal suisse La Croix-Rouge, le discours prononcé par M. le Dr Ferrière, «contient une foule d'idées et d'indications qu'il appartient à la Croix-Rouge suisse d'étudier et d'appliquer». Aussi la rédaction de ce périodique publie-t-elle in extenso ce discours.

L'étude comparative de l'organisation sanitaire des différentes armées est de bonne rivalité internationale, les expériences des uns ne peuvent qu'être utiles aux autres.

La nouvelle ordonnance sanitaire pour la guerre et le nouveau règlement de service pour l'assistance volontaire ont précisé et affirmé davantage encore que par le passé la tâche et la sphère d'action de la Croix-Rouge.

Il est prévu pour les cas de mobilisation un corps de lazaret pour le XIIIme corps d'armée, composé de 63 infirmiers, 40 infirmières et 6 cuisinières pour le service d'étapes, puis pour les lazarets de réserve au pays un total de 179 sœurs et 91 gardes-malades hommes.

Nous empruntons à un article du Dr médecin-major Léon, dans le Caducée, les détails suivants sur les dispositions qui ont été prises l'année dernière pour l'organisation des ambulances militaires anglaises:

«Chaque ambulance complète du nouveau type peut recevoir, sous des tentes, 150 malades ou blessés et possède un équipage de transport de 10 voitures d'ambulance, 9 fourgons du service général et 3 réservoirs à eau. Son personnel se compose de 192 officiers et hommes du R. A. M. C. et de 60 officiers et hommes non commissionnés de l'Army Service Corps pour les transports.

Nous avons déjà mentionné, l'an dernier, l'ingénieuse adaptation de M. Le Guélinel de Lignerolles, médecin-major de l'armée française, d'un brancard sur roues de bicyclette pour le transport des blessés. Le modèle décrit alors était déjà fort ingénieux, toutefois, à la pratique, il se trouva que le brancard était trop haut sur roues et celles-ci trop rapprochées l'une de l'autre pour donner à l'ensemble un centre de gravité suffisamment stable dans les très mauvais chemins, avec ornières profondes, ou sur de gros pavés. «Il suffisait, dit l'inventeur lui-même, d'un obstacle de 16 centimètres de haut pour soulever une roue et faire tomber la verticale du centre de gravité au point d'appui de l'autre roue. Il en résultait une impression d'instabilité désagréable pour le blessé.»

Si en Allemagne les publicistes se préoccupent de l'examen des dispositions de la Convention de Genève de 1906 et de la vulgarisation des principes nouveaux qu'elle pose, il en est de même en France. M. Joseph Delpech, professeur agrégé de droit public à l'Université d'Aix-Marseille, vient de publier, dans la Revue de droit international public, une étude de la nouvelle Convention. Elle est dédiée à M. Louis Renault: on n'aurait su mieux choisir.

Art. 1. — La Société wurtembergeoise de la Croix-Rouge, s'identifiant avec l'association sanitaire wurtembergeoise qui existait jusqu'ici et placée sous le protectorat de Sa Majesté la reine poursuit le double but suivant:

1. En temps de guerre, d'accomplir dans toute leur étendue et d'après les prescriptions existantes, les tâches de l'assistance volontaire envers l'armée, et pour autant que le besoin s'en fait sentir et que les ressources de la Société y suffisent, d'englober dans le cercle de son activité d'autres tâches apparentées.

Le compte rendu de la Conférence de Londres, publié par les soins de la Société britannique de la Croix-Rouge et notamment du secrétariat de la Conférence, et que nous annoncions dans notre dernier numéro, vient de paraître.

Ainsi que les journaux l'ont annoncé, le prix Nobel de la Paix a été, en 1907, partagé en deux, et l'un des lauréats a été M. le prof. L. Renault.

Le Comité international a saisi avec empressement cette occasion d'exprimer ses vives félicitations à celui que l'on a si heureusement appelé « l'architecte de la Convention de 1906, » dont on connaît le rôle prépondérant dans toutes les Conférences de droit international public et qui a toujours témoigné à l'œuvre de la Croix-Rouge l'intérêt le plus large et le plus soutenu. Ainsi que nous le disions dans la lettre qui lui fut adressée au nom de notre Comité, cette haute distinction est le digne couronnement d'une œuvre de science et d'humanité, dont la Croix-Rouge a largement bénéficié.

Dans ce rapport, MM. Bikélas et Patrikios examinent sommairement tous les sujets qui ont été discutés à la Conférence de Londres et insistent surtout sur ce qui se rattache plus directement à l'œuvre de la Croix-Rouge hellénique. Prenant en considération les discussions qui ont eu lieu dans la Conférence, ainsi que les opinions émises et les vœux exprimés, ils en arrivent à conseiller à la Croix-Rouge hellénique:

a) De prendre soin de prévenir l'abus du signe de la Croix-Rouge.