Une séance, — la deuxième de la Croix-Rouge vénézuélienne en formation — a eu lieu le 5 février dernier, à Caracas, au ministère des affaires étrangères et sous la présidence du ministre, M. Rojas. Cette assemblée, que nous avions annoncée dans notre dernier Bulletin, se tint en présence de tout le corps diplomatique. Elle avait surtout pour but de pousser les diverses républiques américaines dans les voies de la Croix-Rouge. On y lut le texte de la Convention de Genève, puis, invoquant la mémoire du célèbre maréchal Sucre, aussi connu par son courage héroïque sur les champs de bataille que par sa générosité chevaleresque envers les ennemis vaincus, on exprima à l'unanimité le vœu:

Que, par les bons offices des ministres des républiques de l'Amérique latine accrédités auprès du gouvernement vénézuélien, celles de ces républiques qui n'ont pas encore accédé à la Convention de Genève, le fissent officiellement pendant la présente année.

Au mois de juillet 1894, un conflit provoqué par la question coréenne faisait craindre une guerre entre le Japon et la Chine. La Société japonaise de la Croix-Rouge, prévoyant cette éventualité, s'est mise aussitôt à l'œuvre, et a demandé au ministère de la guerre d'utiliser, le cas échéant, son personnel de secours, qu'elle tenait d'avance à sa disposition. Sa demande a été favorablement accueillie.

Sir Kennett Barrington a lu devant la Société vénézuélienne de la Croix-Rouge, le 18 mai dernier, la note suivante, dont nous empruntons le lexte au journal El Tiempo, de Caracas, du 27 mai:

«La Convention de Genève est un traité entre puissances souveraines qui se rapporte à l'état de guerre proprement dit, c'est-à-dire aux guerres internationales. Quand une révolution éclate chez un peuple, les autres ne le considèrent pas comme étant en état de guerre.

Voici une épidémie de fièvre typhoïde qui, pour s'être produite sur un théâtre très restreint, n'en présente pas moins un réel intérêt: il s'agit d'une infection atteignant en peu de jours plusieurs hommes d'une petite garnison et présentant les symptômes parfaitement nets de la fièvre typhoïde, sans que le bacille d'Eberth ou le colibacille aient pu être trouvés dans l'eau de boisson; mais cette eau de citerne contenait des germes liquéfiants très abondants et dégageait une odeur putride. Sa suppression amena une prompte disparition de l'épidémie. Voici donc la fièvre typhoïde par germes putrides sans germes spécifiques. Le fait mérite d'être noté. L'auteur se contente d'en conclure que là où il y a de l'eau pure on n'a pas de fièvre typhoïde, et que lá où se rencontre la fièvre typhoïde, on trouve invariablement de l'eau suspecte.