Nous avons déjà eu, plus d'une fois, l'occasion d'entretenir les lecteurs du Bulletin de l'œuvre dite des Samaritains. Ils savent que cette institution, destinée à vulgariser les connaissances pratiques nécessaires pour donner les premiers secours aux victimes d'accidents, est née en Angleterre sous le nom de: St-John Ambulance Association, et que, grâce à l'initiative et au zèle infatigable de M. le Dr Esmarch, elle a pris une grande extension en Allemagne. Les progrès ont été rapides, et aujourd'hui des institutions similaires ou analogues se développent dans plusieurs états de l'Europe, surtout dans le nord, aux Etats-Unis et dans la République Argentine.

Ce n'est pas sans intérêt que nos collègues de l'œuvre humanitaire de la Croix-Rouge apprendront que l'entreprise du Comité central belge, au sein de l'Exposition universelle, a parfaitement réussi. Son succès n'était cependant rien moins qu'assuré, étant donné le peu de temps dont disposaient ses organisateurs. Cependant, grâce au généreux appui du gouvernement, grâce au concours empressé des Associations des divers pays, la section de la Croix-Rouge, à l'Exposition universelle, offre, sinon une nombreuse collection d'appareils, du moins un choix d'objets d'une richesse considérable sous le rapport des services utiles qu'ils sont appelés à rendre, entre les mains des praticiens, sur les champs de bataille.

Le Kriegerheil a publié une analyse du Compte rendu du Comité de la « Fondation nationale Victoria » pour les invalides, exercice 1883–1884. De cette analyse, toute de chiffres, nous nous bornons à extraire les indications suivantes.

Les recettes de l'année ont été de 78,351 marks

Les dépenses » » 174,490 »

Les secours accordés ont consisté en allocations diverses, parmi lesquelles les cures figurent pour 3,275 marks et les membres artificiels pour 307 marks.

Nous recevons en même temps les Bulletins Nos 3, 4 et 5 du Comité départemental des Bouches-du-Rhône contenant les comptes rendus des actes de ce Comité pour les années 1881 à 1883.

Le matériel en possession du Comité de Marseille était considéré, en 1882, comme pouvant suffire, en cas de mobilisation, à toutes les premières exigences d'un service d'évacuation de malades ou de blessés du 15e corps d'armée. Grâce au concours dévoué et souvent tout désintéressé de jeunes gens prêts à faire partie d'un service actif, le Comité a formé des cadres d'ambulance parfaitement exercés à toutes les manœuvres. Les expériences les plus intéressantes ont été faites à cet égard; c'est ainsi que, les 4, 5 et 6 juin 1881, une grande manœuvre d'ambulance a eu lieu dans urie promenade militaire dirigée sur Aix et Réaltort, à travers les collets et les bois du grand Arbois. Le matériel mobilisé se composait des trois voitures d'ambulance mobile du docteur Olive, de deux voitures de cadres sur deux roues, d'une voiture-charrette portant la grande tente du Comité.

Nous avons reçu une petite brochure contenant le premier compte rendu annuel de la branche de Saint-Louis de l'Association américaine de la Croix-Rouge, pour l'année 1884.

Comme elle n'a pas encore eu l'occasion de déployer son activité en temps de guerre, il est naturel qu'il ne soit pas question de cela dans cet opuscule et que le rapporteur n'y parle que d'une œuvre de philanthropie pacifique, de l'organisation nouvellement créée, ainsi que de généralités sur l'origine et le but de la Croix-Rouge.

Le Comité départemental de l'Isère s'est réuni, le 10 novembre dernier, pour entendre le rapport de son secrétaire général, M. le Dr Bernard, sur les travaux de l'année 1884. En voici le résumé.

Vingt-quatre brancards, soixante gouttières pour fractures et cinq appareils de Hodgen ont été acquis.

Il y a quatre ans, quand cette noble institution est née, au milieu des malheurs de la guerre civile, nous étions retenu au lit par une longue et douloureuse maladie.

La nouvelle de la fondation de la Croix-Rouge argentine a produit à la fois, dans notre esprit, une satisfaction sincère et le chagrin de ne pouvoir servir sous la bannière blanche et rouge, respectée et aimée jusqu'aux confins de la terre.

Le Kriegerheil, dans son numéro du mois d'août dernier, signale un ouvrage du Dr von Beck, médecin en chef du 14me corps d'armée, qui étudie les effets produits sur le corps humain et sur celui des animaux par les projectiles employés pour les fusils. Depuis la guerre de 1870–71 on s'est souvent préoccupé de cette question; des expériences ont été faites pour arriver à savoir quel est le genre de projectile qui, en mettant les ennemis hors de combat, ne cause cependant que le moins de souffrances possible.

Nous avons reçu de notre honoré collègue, le professeur Longmore, une intéressante brochure qui reproduit le discours par lequel il a ouvert, devant ses étudiants, le semestre d'hiver de l'école médico-militaire de Netley. Il a toujours été d'usage, dans cette académie, que chaque professeur, à tour de rôle, fasse à ses futurs auditeurs, ainsi qu'aux personnes qui assistent par occasion à cette séance d'ouverture, un discours officiel sur un sujet scientifique. Cet usage porte encore les caractères d'une époque qui n'est plus, et l'orateur préférerait une séance moins solennelle à laquelle jeunes et vieux prendraient part sous forme de conversation. Ces échanges de bienvenue seraient plus utiles et plus agréables pour les élèves nouvellement arrivés, étant accompagnés d'un accueil individuel et bienveillant qui initierait chacun à sa nouvelle position.

Dans l'assemblée générale des membres fondateurs de la Société française, tenue le 20 mai dernier, Mgr le duc de Nemours, président, a présenté le compte rendu des opérations par lesquelles cette Société a signalé son activité pendant le dernier exercice. Ce document mentionne en premier lieu les mesures prises en faveur des blessés et des malades des corps expéditionnaires.

Le Comité central qui, depuis la retraite de M. le général Liagre, c'est-à-dire depuis plusieurs années, n'avait pas de président, vient d'en élire un en la personne de S. A. Mgr. le prince de Ligne, lequel a bien voulu accepter ces fonctions. Cette nomination est de bon augure pour l'avenir de la Société belge, qui devait d'ailleurs sentir d'autant plus la nécessité de replacer un président à sa tête, qu'elle a perdu, il y a un an, en la personne de M. le Dr Bougard, l'un de ses vice-présidents, et qu'elle est appelée à déployer, cette année même, un redoublement d'activité, à l'occasion de l'exposition d'Anvers.

La revue du 14me corps de l'armée allemande, passée par S. M. l'empereur, a donné lieu, vers le milieu de septembre, à de brillantes fêtes célébrées à Carlsruhe. A cette occasion, le corps volontaire de porteurs de blessés, formé par la Société de secours de cette ville, avait organisé, à l'Hôtel-de-Ville et sur le lieu du rassemblement, un service sanitaire en vue des accidents qui pourraient arriver. Les hommes du corps portaient, pour la première fois, l'uniforme prescrit pour le personnel des secoureurs volontaires en temps de guerre. Pour compléter l'équipement de ce corps, M. le docteur Gutsch, chef des brancardiers, a introduit une civière répondant aux besoins du service, en temps de paix comme en temps de guerre, et pouvant se placer dans les voitures du train d'ambulance de l'armée; il a muni aussi ses hommes de boîtes renfermant les objets les plus nécessaires pour donner les premiers soins aux blessés. Les boîtes de secours, pour lesquelles la Société a obtenu un diplôme d'honneur à l'exposition d'Anvers, étaient exposées à l'Hôtel-de-Ville de Carlsruhe.

La Société a continué en 1884, comme pendant les années précédentes, à étendre le champ de ses travaux de secours aux malades.

Onze élèves ont été, dans le cours de l'année, instruites à l'hôpital de la Commune; une d'elles a quitté le service; six autres ont été reçues infirmières. Pendant les trois premiers mois de l'année 1885, deux élèves ont été reçues infirmières et trois nouvelles élèves ont été admises, de sorte que la Société fait actuellement l'éducation de cinq infirmières. Par leur bienveillance et l'empressement qu'ils ont mis à nous prêter leur concours, MM. les médecins en chef et tout le personnel des hôpitaux ont su, comme toujours, faciliter notre tâche; nous les prions de recevoir nos sincères remerciements.

Le Conseil d'administration paraît aujourd'hui devant vous, pour vous rendre compte de sa gestion pendant l'année écoulée, conformément aux statuts qui nous régissent.

Ce Conseil a été réélu, par l'assemblée des fondateurs, pour trois années à partir du commencement de 1884.

Mercredi 11 mars. — Eléments de petite chirurgie par M. le docteur Motet, membre du Conseil.

Mercredi 18 mars. — Les pansements, les bandages, les appareils, par M. le docteur Motet, membre du Conseil.

Ces deux conférences ont pour but de familiariser les dames chargées de la surveillance des ambulances avec les instruments contenus dans les trousses dites à pansement, de leur apprendre comment se font les pansements simples, et comment doivent être préparés à l'avance les pansements plus compliqués que le chirurgien doit faire lui-même à sa visite.

Le dernier rapport du chapitre de l'Ordre de St-Jean de Jérusalem se compose de deux parties principales: le rapport du chapitre de l'Ordre et celui de l'Association ambulancière.

Le premier de ces rapports, lu dans l'assemblée générale, rappelle en commençant la grande perte qu'a faite l'Ordre de St-Jean par la mort récente du duc d'Albany, lequel en avait été reçu membre à peine une année auparavant et qui néanmoins avait déjà donné plus d'une preuve de son dévouement à la cause philanthropique poursuivie par les chevaliers de St-Jeau de Jérusalem. D'autres membres dévoués de l'Ordre sont morts cette année; nommons entre autres sir Bartle Frere.

Les sociétés de secours aux militaires blessés sont nées des sentiments les meilleurs de l'humanité; elles sont soutenues par les sympathies du monde chrétien, et, lorsqu'elles ont assez de force pour entreprendre la tâche qu'elles se sont imposée, elles y consacrent un personnel animé d'un enthousiasme se rapprochant de celui des anciens martyrs.

Le règlement organique, rédigé en conformité des nouveaux statuts de la Croix-Rouge, approuvés par décret royal du 7 février 1884, vient d'être publié après avoir été élaboré par le Comité central et ratifié par les ministères de la guerre et de la marine. Son application est déjà commencée dans tout le royaume, notamment en ce qui concerne la constitution de sous-comités régionaux, là où il n'y en avait pas encore, et la reconstitution de ceux qui fonctionnaient déjà en vertu des anciens statuts. Les circonscriptions de ces sous-comités régionaux correspondent, on le sait, aux circonscriptions territoriales militaires. Il a été décidé exceptionnellement d'en créer un pour la Sardaigne, en raison des conditions spéciales de cette île au point de vue de la topographie militaire.

Nous extrayons ce qui suit d'une circulaire du Conseil de la Société anglaise de la Croix-Rouge, datée de Londres, le 9 mars 1885.

Les membres de cette Société désireraient savoir, en gros, sans entrer dans trop de détails, quelles ont été les vues du Conseil sur la manière dont la Société doit accomplir son œuvre dans les circonstances actuelles.

Le rapport du Comité pour l'année 1883–1884 constate la marche toujours ascendante des services rendus par la Société.

Le nombre des sœurs s'est augmenté, au point que l'asile ne sera bientôt plus assez vaste pour les contenir. De même l'hôpital de la Société ne suffit plus aux exigences, et la construction d'une baraque de trente lits serait déj` effectuée, s'il ne s'était présenté des empêchements imprévus ` l'obtention gratuite d'un terrain qui avait paru convenable ` cet effet.