Pendant la maladie dont il avait été atteint quelque temps avant sa mort, le Comte Della Somaglia, président de la Croix-Rouge Italienne, avait délégué ses fonctions au vice-président, M. l'avocat Jean Ciraolo. A la mort du président, survenue le 18 juillet 1918, les fonctions provisoires de M. Ciraolo avaient été confirmées, une solution de continuité dans la direction des affaires pouvart être préjudiciable à ces dernières.

Pénétrée de la nécessité, d'intensifier la lutte contre, la tuberculose et les ravages qu'elle opère dans les rangs des militaires, la Croix-Rouge Italienne a, sur le vu d'un rapport documenté du Lieutenant-colonel Baduel, qui a étudié la question en parcourant les diverses circonscriptions territoriales, décidé, en mars 1918, la création d'une commission centrale spéciale pour coordonner tous les efforts qui sont faits dans ce sens et leur donner le maximum d'efficacité possible. On prévoit l'organisation de dispensaires, la construction de pavillons de 24–30 lits, facilement transportables, l'érection d'un grand sanatorium pour tuberculeux, avec l'aide de la Fondation Rockfeller, qui s'est rendu compte de l'importance et de l'urgence de l'œuvre à accomplir, La reine d'Italie s'intéresse personnellement à ce mouvement.

A la demande de M. le député Peano, M. G. Wagnière, Ministre de Suisse à Rome, nous a envoyé le compte-rendu de la séance de la Chambre des Députés, du 16 juin 1918, où l'éloge de la Croix-Rouge internationale a été prononcé.

Au sujet de la question des prisonniers de guerre, M. Peano a donné lecture de notre appel du 16 avril 1917, en vue du rapatriement des prisonniers, et demandé à la Chambre d'exprimer sa gratitude au Comité International pour ses efforts en faveur de ceux-ci.

Nous avons à plusieurs reprises renseigné nos lecteurs sur l'œuvre charitable et les actes de solidarité envers les autres belligérants accomplis par la Croix-Rouge Japonaise. Le rapport suivant, que nous recevons de Tokio, nous permet de résumer cette action pendant l'année 1917.

Le Comité International a eu le plaisir de recevoir à Genève, en septembre dernier, la délégation japonaise de la Croix-Rouge, que, mû par un sentiment de solidarité et de sympathie internationales, le Comité central de Tokio a envoyé en Europe porter un message amical aux Sociétés de Ja Croix-Rouge des Etats alliés du Japon. Ce joli geste de fraternité dans la charité nous avait été annoncé par la lettre suivante:

« Monsieur Edouard Naville, président du Comité International, Genève.

La délégation de la Croix-Rouge Japonaise, dont nous parlons ci-dessus, nous a remis un rapport sur la situation des prisonniers, que nous résumons comme suit:

Les prisonniers internés au Japon sont au nombre de 4,629, dont 4,341 Allemands et 288 Austro-Hongrois. Ils proviennent presque tous de Tsingtao et ont été capturés en novembre 1914.

A l'occasion du cinquantenaire de la Croix-Rouge Néerlandaise, qui a été célébré en juillet 1918, M. van der Mandere a publié, à Amsterdam, un opuscule intitulé Histoire de la Croix-Rouge Néerlandaise, 19 juillet 1867–1917, avec préface du Général-Major A. A. J. Quanjer, ancien chef du Service sanitaire des armées des Pays-Bas et Vice-président du Comité Supérieur de la Croix-Rouge Néerlandaise.

La « Commission pour la gestion des affaires de la Croix-Rouge Russe, instituée par le Conseil des Commissaires du peuple » — c'est le titre actuel du Comité Central — nous a, en date du 6 février 1918, adressé le compte-rendu financier pour 1917, qui nous est parvenu en septembre et que nous publions comme à l'ordinaire.

Le rapport qui est brièvement résumé ci-dessous mentionne l'œuvre de transport des grands blessés comme ayant été l'objet de l'activité d'un comité spécial de la Croix-Rouge Suédoise.

Au printemps 1915, des négociations diplomatiques ayant amené l'accord de l'Allemagne et de la Russie, puis de l'Autriche-Hongrie et enfin de la Turquie, sur l'échange des grands blessés, le Comité central de la Croix-Rouge Suédoise fut chargé d'organiser les transports de Tornéa à Sassnitz. Les premiers convois partirent de Sassnitz et de Tornéa les 12 et 13 août 1915.

Nous avons publié dans notre dernier Bulletin le résumé que, sous forme de communication personnelle, la Croix-Rouge Suédoise a bien voulu nous envoyer de l'activité remarquable de son Comité de secours en faveur des prisonniers de guerre en Allemagne, Autriche-Hongrie et Russie. Aujourd'hui nous avons sous les yeux le rapport lui-même, qui fournit des détails complémentaires sur les difficultés rencontrées et l'œuvre néanmoins accomplie. On en trouvera une analyse complète dans les Nouvelles. Nous nous bornons ici aux brèves indications complémentaires suivantes.

Le 12 juin 1918, le médecin en chef de la Croix-Rouge, auquel incombe statutairement, comme on sait, la direction de l'assistance volontaire en temps de mobilisation, a tenu à réunir le Comité central pour le mettre au courant, de l'action de la Croix-Rouge.

La collecte entreprise en Suisse en faveur de la Croix-Rouge a rapporté environ 1,900,000 fr. dont 600,000 sont le produit de la seconde collecte organisée dès juin 1917.

Les dépenses, consistant en vêtements pour les soldats, équipement de colonnes, frais pour trains de blessés, se sont élevées à 1,300,000 fr.

La Croix-Rouge Uruguayenne nous a communiqué, par lettre du 31 juillet 1918, le texte du décret, rendu le 16 juillet de cette année par le Sénat et la Chambre des Députés de la République Orientale de l'Uruguay, et concernant la protection du signe et du nom de la Croix-Rouge. Cette ordonnance vient enrichir l'arsenal des lois qui, peu à peu dans tous les pays, assurent légalement à l'emblème de la Convention de Genève le respect et la pleine signification qu'il doit avoir.

Par lettre du 31 juillet 1918, la Croix-Rouge Uruguayenne nous a informés qu'en vertu d'une décision, du 16 juillet 1918. du Sénat et de la Chambre des Députés, la Convention de Genève du 6 juillet 1906, qui avait été signée ad referendum, a été approuvée.

Nous laisserons comme précédemment de côté, les considérations militaires et politiques dont la Société se plaît à agrémenter le début de son 54me rapport, pour ne parler que de la têche accomplie par la Croix-Rouge.

Cette têche s'est étendue, ensuite de la paix conclue avec la Russie et la Roumanie, aux prisonniers libérés qu'il s'agissait d'accueillir le mieux possible à leur retour.