Les modifications de l'environnement intéressent depuis longtemps géographes et historiens. Il en est même résulté un domaine spécifique de recherches que l'on appelait naguère anthropogéographie. De cette discipline est née, entre les deux guerres, la géographie historique dont l'objet est d'étudier de manière plus fine les relations de l'habitat avec l'environnement.
On peut mesurer l'écart qui sépare les deux méthodes de recherches sur les rapports société/nature à partir des ouvrages de F. Ratzel, Antropogeographie (Stuttgart, 1882), et de M. Sorre, Les fondements de la géographie humaine (Paris, 1951-1952). Nous devons au créateur de l'anthropogéographie, F. Ratzel, la thèse selon laquelle c'est le milieu géographique qui détermine l'évolution de la société. Plus d'un demi-siècle après, M. Sorre faisant oeuvre de sociogéographe et soucieux d'éviter une théorisation prématurée, réduit la tâche de la sociogéographie à la description des rapports existant entre le milieu géographique et le milieu social. Le troisième tome de son oeuvre, consacré aux problèmes de l'habitat, donne la meilleure vision d'ensemble qui ait été publiée sur la question.