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Dans l'Ouest : Politique et enseignement primaire*

Published online by Cambridge University Press:  11 October 2017

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Au cours d'une enquête sur les origines et l'évolution de l'opinion politique des classes populaires, il est fréquent de recueillir des jugements attribuant une large influence à l'action de l'instituteur et de l'enseignement primaire. L'enseignement, d'abord congréganiste, puis simplement libre, mais toujours d'inspiration religieuse, expliquerait le caractère conservateur de certaines régions, dans l'Ouest surtout ; au contraire, l'action de l'instituteur laïque aurait conquis aux idées «avancées” d'autres populations, dans d'autres régions, surtout dans les campagnes. Cette façon de voir ne date pas d'hier. Qu'on songe aux discussions qui s'engagèrent, dès la Restauration, autour de l'enseignement mutuel, plus tard à propos de la loi Falloux, enfin, sous la troisième République, pour ou contre la laïcité, le monopole ou la liberté de l'enseignement primaire. Querelles toutes engagées avec la conviction que, de la solution adoptée, dépendrait largement l'opinion des masses, décisive en régime de suffrage universel.

Type
Enquêtes
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1954

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Footnotes

*

Cet article résume une partie du chapitre consacré à l'influence de l'enseignement primaire dans une étude d'ensemble, en préparation sur Les Origines et les facteurs d'évolution de l'opinion politique au XIXe siècle, dans un département de l'Ouest, la Sarthe.

References

page 356 note 1. Les ouvrages consacrés à l'histoire de l'enseignement primaire ne traitent pas la question de son influence politique éventuelle ou se contentent de l'effleurer. Tels sont : Gréard, Éducation et instruction, 1887 ; — Levasseur, VEnseignement primaire dans les pays civilisés, 1897 ; — Michel, La Loi Falloux, 1906; — Glay, L'Instituteur, 1928 ; — Lemoine, Za Loi Guizot, son application dans le département de la Somme, 1933; — Thabault, Mon Village, 1945 ; — Duveau, La Pensée ouvrière sur l'éducation pendant la deuxième République et le second Empire, 1948.

page 357 note 1. Les sources utilisées sont surtout d'ordre administratif (universitaire et militaire). Leur utilisation est délicate et leur critique trop longue pour être reproduite ici.

page 360 note 1. Par contre, il est très intéressant d'étudier cet enseignement congréganiste sur les quelques points où son action s'est exercée et de rechercher ses répercussions sur l'opinion locale. Il est possible de le suivre après les lois de laïcisation qui en firent, d'abord, un enseignement libre donné par des Frères, puis un enseignement civil, mais toujours d'esprit religieux. Cette question ne sera pas abordée ici.

page 361 note 1. Pour 1849, les forces respectives de la Droite et la Gauche ne peuvent être appréciées que grossièrement. Non seulement les abstentions furent nombreuses, mais le scrutin de liste complique fâcheusement tous les calculs. A l'intérieur de chaque liste, le nombre de voix obtenu par les divers candidats est très inégal. En dehors des trois grandes listes, un nombre important de voix se porta et se perdit sur des noms isolés.

page 362 note 1. Chiffre très approximatif.

page 362 note 2. D'après le rapport de la population d'âge scolaire à la population totale, établi par département, par la Statistique de l'Enseignement primaire, t. II.

page 362 note 3. Ce dernier pourcentage est légèrement supérieur à celui qu'indique Genique dans son étude des élections de 1849. Mais, ici, d'une part Le Mans a été retranché, d'autre part il a ete ajouté aux voix obtenues par la Gauche une partie de voix « perdues » lorsqu'elles se sont portées sur des personnalités incontestablement républicaines, telles que Lamennais.

page 363 note 1. Les cantons de Château-du-Loir et de La Chartre, sur le haut Loir, au S. E. du département, ont, dès cette époque, une natalité très faible. Aussi leur taux de scolarité est-il anormalement bas. En réalité, l'instruction primaire y était assez développée ainsi qu'en témoigne le nombre relativement faible de leurs conscrits illettrés aux conseils de revision.

page 364 note 1. Cette région est celle où la grande propriété, surtout nobiliaire, avait conservé la plus grande étendue relative.

page 365 note 1. Et, localement, répétons-le, à 1905 et 1906.