Published online by Cambridge University Press: 25 May 2018
Qu'il y ait eu à Lyon au XVIe siècle plusieurs villes en une, telle est la conclusion, telle est l'impression dominante avec sa connotation de richesse humaine, de foisonnement, que l'on retire de la lecture du beau livre de Richard Gascon. On hésite pourtant à employer la formule tant elle fait banal de nos jours, un peu prêt-à-porter endossable simultanément par d'innombrables agglomérations. Mais à l'époque ce n'était pas le cas et, tout au contraire, une unique fonction, souvent, rendait compte d'une existence et d'un caractère urbains: Pour avoir l'équivalent de Lyon, il faut faire un 'tri impitoyable et retenir, en bout de course, quelques places seulement: Gênes, Milan, Anvers... Des plus grandes, on le voit et, d'emblée, ainsi, sont définies un rang, un poids, une importance.
1 R. Gascon, Grand commerce et vie urbaine au XVIe siècle, Lyon et ses marchands (environs de 1520-environs de 1380), Paris, 1971, 2 volumes.
2. A. Kleinclausz, Histoire de Lyon, t. I, p. 360.
3. 2 130 pièces de toute origine à 130 livres tournois pièce (prix moyen fixé par estime d'après celui des velours de Gênes — les plus chers: 150 l.t.) = 276 900 l.t. Droit perçu: 2 741 l.t.
4. A. CHAMBERLAND, « Le commerce d'importation en France au milieu du xvie siècle d'après un manuscrit de la Bibliothèque Nationale (ms. fr. 2085) », Revue de Géographie, 1892.
5. M. MORINEAU, Flottes de commerce et trafics français en Méditerranée au XVII’ siècle (jusqu'en I66Q), Paris, 1970, pp. 135-171. Le commerce des étrangers, seul touché par la gabelle du port, peut être estimé au tiers ou au quart du commerce total de Marseille.
6. Le calcul ci-dessus ne coïncide pas exactement avec celui de P. CHAUNU, « Lyon des Confins », Revue d' Histoire Économique et Sociale, Paris, 1973, pp. 145-164. La divergence ne provient pas d'une estimation très difiérente de la fraude mais de ce que les mêmes éléments d'appréciation n'ont pas été retenus. On a cherché ici à unifier les comparaisons sur la base des importations européennes (y compris les produits de transit venus du Levant et d' Extrême-Orient) qui sont effectivement contenues dans les statistiques de Lyon et d' Anvers. Il semble que pour avoir un terme comparable avec l'évaluation de P. Chaunu pour Séville, il faille ajouter au chiffre connu de 1569 les retours en argent (et en marchandises) du royaume et de l'étranger (par exemple les piastres espagnoles qui paient les exportations lyonnaises de toiles) qui ne figurent pas sur le document exploité par R. Gascon. D'autre part, les marchandises destinées à l' Amérique doivent être estimées au prix d' Europe.
7. W. BRÛLEZ, « De Handelsbalans der Nederlanden in het midden van de 16e eeuw », Bijdragen voor de Geschiedenis der Nederlanden, 1966-67, pp. 278-310. Tributaire des chiffres absolus retenus, la position relative de Lyon, d' Anvers et de Séville devrait être réévaluée automatiquement si l'on revenait à une estimation forte des importations lyonnaises ou si l'on rabattait quelque chose des valeurs anversoises. A noter que l'importance des importations italiennes à Lyon et à Anvers se balance à peu près: environ 41/2 millions de livres tournois.
8. P. 369.
9. Mais l'association du Génois Dalbora et de Thomas Prévost ne trahit-elle pas une tentative d'ingérence ? Cf. pp. 291 et 656.
10. P. 208.
11. P. 713.
12. P. 429.
13. P. 534. Dans quelle mesure la position prise par le clergé lyonnais pour le peuple et contre le Consulat n'a-t-elle pas contribué au maintien des positions catholiques dans la ville ?
14. P. 512.
15. P. 643.
16. Pp. 713-714.
17. H. VAN DER WEE, The Growth of the Antwerp marhet and the European economy (XlVth-XVIth centuries), La Haye, 1963.
18. Remarques déjà présentées à plusieurs reprises. Cf. M. MORINEAU, « Gazettes hollandaises et trésors américains », dans Anuario de Historia Econômica y Social, 1969 pp. 289-362 et Le XVIe siècle, Paris, 1968.
19. « Au seuil de la seconde génération de l'expansion, la crise de 1530 marque la fin des facilités et le crépuscule d'une époque heureuse » (E. L E ROY LADURIE, Paysans de Languedoc, Paris, 1966, p. 326). B. BENNASSAR et J. JACQUART, Le XVIe siècle, Paris, 1972, p. 56: « De 1490 à 1530 environ, se déroule le ‘beau Seizième siècle’ »; p. 57: « La période médiane du siècle (en gros de 1530 à 1570) peut, à la fois, être considérée comme un apogée menacé ou comme une crise latente, suivant l'optique choisie. » 20. P. 391. D'après R. PARISET, Histoire de la fabrique lyonnaise, Lyon, 1901, à une époque mal déterminée, au xviie siècle, il y aurait eu 10 000 métiers travaillant la soie à Lyon.
21. Pp. 664-665.
22. P. 401.
23. Cf. D. RICHET, Croissance et blocage en France du xve au xviiie siècle, Annales E.S.C., 1968.
24. P. 402.
25. Objet particulier de J. P. GUTTON, La Société et les Pauvres. L'exemple de la Généralité de Lyon ( 1534-1 j8ç), Paris, 1971.