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Le dialogue latin au Moyen Âge : l'exemple d'Evrard d'Ypres

Published online by Cambridge University Press:  25 May 2018

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Les justes griefs des humanistes du xve siècle envers certains aspects de la mentalité scolastique se sont figés par la suite, on le sait, en un dénigrement global du Moyen Age et c'est pourquoi, dès leur origine, les études médiévales ont été tout particulièrement appliquées à la réfutation des poncifs posthumanistes. Parmi ces stéréotypes figure en bonne place l'idée que la Renaissance serait « l'âge d'or du dialogue » qui nous aurait délivrés de la rigidité médiévale dans les rapports humains et surtout du hideux formalisme des disputes scolastiques. Lors d'un récent congrès sur la théorie du dialogue, les participants semblaient approuver la vieille thèse de Mikhail Bakhtine, revalorisée par l'éminent romaniste Karlheinz Stierle selon laquelle, au XVe siècle, « les structures autoritaires du discours monologique », la manie de commenter les dogmes et les textes sacrés, auraient cédé la place au libre échange des idées, à une communication vivante et ouverte.

Summary

Summary

A comprehensive survey and systematic analysis of the copious dialogue literature from the Middle Ages raises the educational and historical question: was oral conversation and written art discourse based on a methodology ofits own with the spécifie rules and patterns found in handbooks appearing during the Renaissance? The vain search for some kind of "genre" of the ars dialogica in the Middle Ages is counterbalanced by thefact that many written dialogues (recorded orfictitious) since the Carolingian epoch (Erigena, Anselm of Canterbury, Petrus Alphonsi, Abelard, Aelred, etc.) show extremely subtle communicative structures of argumentation, presupposing a common educational disposition. Metalinguistic hints in such problem-oriented dialogues lead to the conclusion that, alongside well-known genre patterns, universally known rules of légal rhetoric, philosophical dialectics, and Augustine's pedagogical and pastoral théories were modified and joined into a spécifie though only orally taught and practised “art of discourse”; the triumph ofschool logic at ail levels of instruction from the 12th C on must hâve been so widespread that a handbook genre became superfluous.

Type
Oral/Écrit, 2
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1989

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References

Notes

* Je remercie mes collègues de Genève et de Milan qui m'ont donné l'occasion de présenter et discuter ce sujet lors de conférences dont le texte remanié, publié ici, représente en partie une version élaborée de mon article allemand : « Literatur- und bildungsgeschichtliche Aspekte der Dialogform im lateinischen Mittelalter », à paraître dans les Mélanges F. Brunhölzl, Tradition und Wertung, G. Bernt, Sigmaringen, 1989, de l'autre un prolongement de cette étude sur l'aspect particulier des relations entre l'oral et l'écrit. Je remercie François Marizis qui a revu mon exposé français.

1. « Gespràch und Diskurs », dans Das Gespràch. Poetik und Hermeneutik, 11, K. Stierie, R. Warning éds, Munich, 1984, selon T. Todorov, Mikhail Bakhtine. Le principe dialogique, Paris, 1981.

2. Préface à la nouvelle édition des Essais des merveilles de nature et des plus nobles artifices d'Etienne Binet SJ, 1621, Évreux, 1988 ; cf. M. Fumaroli, L'âge de l'éloquence. Rhétorique et « res literaria » de la Renaissance au seuil de l'époque classique, Genève-Paris, Droz, 1980 ; Claude Hagège, L'homme de paroles, 2e éd., Paris, 1986, pp. 89-125. Au moment de la rédaction de ce texte, je n'avais pas encore lu le nouveau livre de Paul Zumthor, La lettre et la voix. De la « littérature » médiévale, Paris, 1987, qui confirme magnifiquement plusieurs des réflexions qui vont suivre.

3. M. Roblens, « Le dialogue philosophique, genre impossible ? L'opinion des siècles classiques », dans Le dialogue, genre littéraire, Cahiers de l'Association Internationale des Études Françaises, 24, 1972, p. 50.

4. Orality and Literacy, Londres, 1982, chap. rv, se référant particulièrement au livre magistral de M. T. Clanchy, From Memory to Written Record, England 1066-1307, Londres, 1979.

5. Utriusque. De nuptiis Christi et ecclesiae, M. I .J. Jogues éd., Washington, 1960.

6. Etym., VIII, 7, 11 ; cf. Diomedes, Grammatici Latini, M. Keil, t. 1, p. 482, 17 ; Servius, Eclog., 3, 1.

7. Sur ces exercices on pourra bientôt lire la thèse de mon collaborateur Alexandru Cizek, « Imitatio » und « tractatio ». Die literarisch-rhetorischen Grundlagen der Umsetzung epischer und historiographischer Vorlagen in der Antike und im Mittelalter.

8. In Heptateucon, prologue, cité d'après A. Clerval, Les écoles de Chartres au Moyen Age, Chartres, 1895, p. 224.

9. G. Brugnoli, « Azione e dialogo in Rosvita », Annali délia Facoltà di lett., filos. e magistero d. Univ. di Cagtiari, 28, 1960, pp. 501-527 ; C. Villa, La « lectura Terentii », t. 1, Padoue, 1984, p. 114.

10. P. Dronke, « Pseudo-Ovid, Facetus, and the Arts of Love », Mittellateinisches Jahrbuch, 1976, pp. 126-142 ; F. Bertini, « La commedia latina del xn secolo », dans L'eredità classica net medioevo : illinguaggio comico, Atti del III Convegnodi Studio sulteatro, Viterbe, 1978, pp. 63-80.

11. K. F. Wilson, Incomplète Fictions, Washington D. C , 1985. Voir aussi le judicieux tour d'horizon d'Alain Michel sur la continuité du dialogue cicéronien à travers le Moyen Age dans Le dialogue au temps de la Renaissance, voir note 12, pp. 9-23.

12. Voir la bibliographie de K. F. Wilson ; David Marsh, The Quattrocento Dialogue, Harvard, 1980 ; Le dialogue au temps de la Renaissance, Centre de Recherche sur la Renaissance, M. T. Jones-Davies éd., Paris, 1984.

13. Jahrbuch für Romanische Philologie, 3, p. 46, selon Walther, infran. 15, p. 2.

14. Geschichte der scholastischen Méthode, Fribourg, 1909 (réimpr. 1961), t. 1, p. 318. Le dernier en date à recommander ce projet a d'ailleurs été K. F. Wilson, op. cit., n. 11, p. 55, qui en a déjà proposé certains jalons dans op. cit., chap. 3 et surtout dans « The Continuity of Post- Classical Dialogue », Cythara , 21, 1981, pp. 23-44.

15. Das Streitgedicht in der lateinischen Literatur des Mittelalters, Munich, 1920 (réimpr. Hildesheim, 1983, pp. 2-3).

16. « Zur Typologie und Literarisierung des frühchristlichen Dialogs », dans Christianisme et formes littéraires. Entretiens sur l'Antiquité classique, 23, Genève, 1976, et compte rendu du livre de B. R. Voss, DerDialog in der frùhchristlichen Literatur, Munich, 1970, dans Poetica, 5, 1972, pp. 121-126.

17. Nikolaus M. Häring éd., « A Latin Dialogue on the Doctrine of Gilbert of Poitiers », Mediaeval Studies, 1953, pp. 243-289 (= Dial.). Je renvoie aux pages et alinéas (aussi dans mon texte).

18. « The Cistercian Everard of Ypres and His Appraisal of the Conflict between St. Bernard and Gilbert of Poitiers », Mediaeval Studies, 17, 1955, pp. 142-172. J. Leclercq avait déjà publié une édition partielle dans la même revue, 14, 1952, pp. 116-127.

19. Op. cit., 1955,p. 156. Jean Leclercq, L'amour des lettres et le désir de Dieu, Paris, 1957, p. 134, n. 5 : « témoin de cet humour cistercien au sujet duquel il y aurait une belle étude à écrire ».

20. Dial., p. 252, n. 59.

21. Pour la bibliographie voir infra n. 57, 91.

22. S. Kuttner, Repertorium der Kanonistik, t. I, Le Vatican, 1937, p. 187 : manuscrit Reims 689 (s. XII) fos 1-74 ; Häring, op. cit., 1955, p. 143.

23. Dial., p. 258, 10.

24. Dial., p. 245, 5 ; cette plaisanterie sur l'autoprofit du poète se retrouve aussi dans le « Geta » de Vitale de Blois, au prologue ; A. Paeske éd., Der « Geta » des Vitalis von Blois, Cologne, 1976, v. 11-22 ; infran. 60.

25. Ep., 2, infra n. 29, p. 169, 3.

26. Apologia contra Bernardum, R. M. Thomson éd., Mediaeval Studies, 1980, pp. 89-138.

27. J. Leclercq, L'amour des lettres, supra n. 19, p. 185 ss ; Grabmann, op. cit., supra t. II, p. 25 ss.

28. Cambrai, manuscrit 259, f°s 220 v°-240 r°, décrit par J. Leclercq, op. cit., n. 18, pp. 111-113.

29. Häring, op. cit., 1955, supra n. 18, pp. 162-168 (Ep., 1) ; ibid., pp. 168-172 (Ep., 2). Je renvoie aux pages et à la numérotation d'alinéas de l'éditeur.

30. Schmidt, Zur Typologie…, op. cit., n. 16, p. 124 ss.

31. Seth Lerer, Boethius and Dialogue, Literary Method in the Consolation of Philosophy, Princeton, 1985, p. 46 ss ; p. 95 ss.

32. Supra .

33. Dialogus super auctores, R. B. C. Huygens éd., Accessus ad auctores, Leyde, 1970, p. 108, 1151-1153.

34. Dial., p. 246, 6.

35. Dial., p. 245, 1 ; cf. Régula Benedicti, VII, De humilitate et Bernard de C, De gradibus humilitatis et superbiae, J. Leclercq, H. M. Rochais éds, S. Bernardi opéra, III, Rome, 1963, p. 16 ss.

36. S. Brandt éd., CSEL, 46, 1906, voir Lerer, op. cit., n. 31, p. 69 ss.

37. Ep., 2, p. 171,8.

38. Matth., 7, 7 ; même emploi dans le Sic et non d'Abélard, B. B. Boyer, R. Mckeon eds, Chicago-Londres, 1976, p. 103 ss.

39. Ep., 2, p. 169, 3.

40. Ibid., p. 172, 14.

41. Ibid., p. 170,5.

42. C. Burnett, Studi Medievali, 1984, pp. 857-893.

43. Dialogi, dans PL, 157, c. 535-671.

44. Sur ce sujet voir l'étude comparatiste d'Edward W. Said, Beginnings, Intention and Method, New York, 1975.

45. W. F. Schmid, « Philosophisches und Medizinisches in der Consolatio des Boethius », 1953, dans Rômische Philosophie, G. Maurach éd., Wege der Forschung, 193, Darmstadt, 1976, pp. 341-384 ; Joachim Gruber, Kommentar zu Boethius, De consolatione Philosophiae, Berlin, 1978, pp. 75 ss.

46. Ars medica, C. G. Kuehn éd., t.l, Leipzig, 1821, p. 375.

47. O. Weuers éd., Leyde, 1976, pp. 108-109, 113-114.

48. Glending Olson, Literature as Récréation in the Later Middle Ages, Ithaca-Londres, 1982, p. 39 ss.

49. Op. cit., 35, pp. 14, 46.

50. S. Bernardi opéra, t. 3, 1963, pp. 468-469 ; supra, n. 35.

51. Dial., p. 257, 2, Perse, Sat., V, 91.

52. Infra.

53. Supra n. 24.

54. Supra n. 47.

55. N. M. Häring, The Commentaries on Boethius by Gilbert of Poitiers, Toronto, 1966.

56. Ibid., p. 56, Prol., I.

57. Walter Berschin, Griechisch-lateinisches Mittelalter, Berne-Munich, 1980, pp. 251 ss ; Lauge O. Nielsen, Theology and Philosophy in the Twelfth Century. A Study of Gilbert Porreta's Thinking, Leyde, 1982, p. 284 ss ; N. M. Hâring, « The Porretans and the Greek Fathers », Mediaeval Studies, 24, 1962, pp. 181-209.

58. Cicéron disait, Fam., 9, 4, « que rien ne manque à celui qui possède hortum in bibliotheca » ; voir Michel Ruch, Le préambule dans les œuvres philosophiques de Cicéron, Paris, 1958, p. 80 ss.

59. Dial., pp. 246, 9 ; 287, 5 : ordinipraecepto inparadiso, non instituto in Monte Cassino vel in Cistercio, Ep., 2, p. 168, 1.

60. Supra n. 24 ; Wieland Schmidt, Untersuchungen zum « Geta » des Vitalis Blesensis, Dusseldorf, 1975.

61. H. Lausberg, Handbuch der literarischen Rhetorik, Munich, 1960, §§ 820 ss.

62. Ibid., § 290 ; Rhet. ad Herennium, I, 8, 13 ; Cicéron, De invent., 1, 19, 27.

63. Hàring, 1966, op. cit., n. 55, Prol., II, 2-3, p. 57.

64. Voir Voss, P. L. Schmidt, op. cit., supra n. 16 ; Kurt Flasch, Augustin, Stuttgart, 1980, p. 36 ss.

65. D'autres témoignages se trouvent dans les « manuels de conversation » (dès le Xe siècle) de l'édition de W. H. Stevenson, Early Scholastic Colloquies, Oxford, 1929.

66. De doctrina christ., IV, 9, 23, cf. Cic, Orator, 78.

67. Abstraction faite du De oratore de Cicéron, l'Antiquité classique n'a pas connu un tel art. Il est probablement une invention de la Renaissance. A des œuvres comme De dialogo liber de Carolus Sigonius, Venise, 1561 ou Discorso dell'arte del dialogo du Tasse, Venise, 1586, analysées par Wilson, op. cit., n. 11, pp. 9-15, on ne peut évidemment pas comparer les quelques chapitres de morale générale sur les modi loquendi et tacendi dans la tradition des instructions monastiques reprise dans les traités de pédagogie courtoise ou bourgeoise, voir Volker Roloff, Reden und Schweigen, Munich, 1973 ; Uwe Ruberg, Beredtes Schweigen in deutscherLiteratur desMittelalters, Munich, 1978 ; Jonathan Nichols, The Matter of Courtesy, Woodbridge, 1985, p. 15 ss ; C. Casagrande, S. Vecchio, Ipeccati délia lingua, Disciplina ed etica délia parola nella cultura médiévale, Rome, 1987 ; ni les « manuels de conversation » dans l'enseignement des langues étrangères (dès le IXe siècle, mais surtout après le xrve siècle). Voir Stevenson, op. cit., n. 65 ; G. N. Garmonsway, « The Development of the Colloquy », dans The Anglo Saxons, P. Clemoes éd., Londres, 1959, pp. 248-261 ; Wilson, « The Continuity », op. cit., n. 14, p. 26 ss ; Le livre des mestiers de Bruges et ses dérivés, J. Gessler éd., Bruges, 1931 ; A. Bômer, Die lateinischen Schiilergespràche der Humanisten, Berlin, 1897 ; Gerhard Streckenbach, Stiltheorie und Rhetorik der Rômer im Spiegel der humanistischen Schiilergespràche, Gôttingen, 1979. A. Goddard, « The Facetus, or the Art of Courtly Living », Allegorica, 2, 1977, pp. 27-57 et infra n. 85. Je reviendrai bientôt dans un autre article sur la question de l'initiation à l'art du dialogue au Moyen Age.

68. Dial., p. 246, 4-5, Ov., Met., 1, 683.

69. Ibid., p. 249, 3 ; p. 286, 2 ; Juv., Sat., 2, 40.

70. Ibid., p. 248, 11 ; Aen., 2, 49.

71. Supra ; Dial., pp. 245, 6-246, 2, citant Horace, Ars poet., 132 : nimis morari circa patulum orbem.

72. Grabmann, op. cit., n. 14, t. 2, p. 559.

73. Theologia christiana, I, 117, Buytaerd éd., CC c.med., XII, 1969, p. 121.

74. De invent., 1, 20-26 ; Rhet. ad Herenn., I, 4, 6-8, 13.

75. Ibid., 1,7, 11.

76. Particulièrement Topica, VIII, 1, 156a-157a, Elenchi soph., 12-15, 172a-174b.

77. Dial., p. 257 f° : Tullius iubet vitare apparatus Quodex improviso in quaestionibus videre est difficile per vacationem est facile, Rhet. ad Herenn., I, 7, 11 ; Aristote, Elench., I, 1 ; Dial., 280, 1-3 : Quia in admirabili génère causae versaris Ta ridiculo exordiris tibi relinquo quia id Cicero vitium vulgare appellat, Rhet. ad Herenn., I, 7, 10-11. Pour sermo lenis voir supra.

78. Dial., p. 256, 4 citant Horace, Ars poet., 25 ; Dial., pp. 266, 2 ; 285, 3 ; 286, 5 ; Ep., 2, p. 169, 3.

79. Georg., 1, 146 dans Dial., pp. 251, 9 ; 269, 3.

80. Ibid., pp. 251, 12 ; 252, 2 ; Ep., 2, 169, 3.

81. Dial., pp. 283, 9-11 ; 245, 1 ; supra.

82. Supra ; Dial., p. 283, 11 ; cf., I Cor. 1, 22.

83. Baldwin, John W., Masters, Princes and Merchants. The Social Views of Peter the Chanter and his Circle, Princeton, 1970, pp. 96107 Google Scholar (disputatio) ; Wilson, « The Continuity », op. cit., n.14, pp. 31-37 ; P. Glorieux, « Techniques et méthodes en usage à la Faculté de théologie de Paris, au xm’ siècle », Archives d'Hist. Doctr. et Litt. du Moyen Age, 35, 1968, pp. 65-186,surtout p. 123 ss ; B. C. Bazan étal., Les questions disputées et les questions quodlibétiques, Typologie des sources du Moyen Age occidental, Turnhout, 1985.

84. Topica, VIII, 156a-157a, 174a ; 156a « colère et vengeance » dans Dial., p. 249 ss.

85. P. G. Schmidt, « Das Zitat in der Vagantendichtung », Antike undAbendland, 20, 1974, pp. 74-87. Si on peut reconstituer les pratiques pédagogiques du Moyen Age à partir des « manuels de conversation » du xve siècle, il y avait des exercices dans l'art de la repartie consistant à mémoriser et appliquer, en guise de répliques, des sentences, proverbes et « dits » d'auteurs ; voir Georg Zappert, « Ein fur den Jugendunterricht Kaiser Maximilians I. abgefasstes lateinisches Gespràchsbùchlein », Sitzungsberichte d. kaiserl. Akad. d. Wissenschaften Phil.,-Hist., « Ôsterreichischen », Vienne, 28, 2, 1858, pp. 272-274 (avec des parallèles antérieurs).

86. Dial., pp. 272, 2 ; 247, 1-2. Anselme, Cur Deus homo, I, 1, Schmitt éd., 1960, p. 12.

87. Policraticus, VII, 15, Webb éd., 1909, t. 2, pp. 155-156 ; P. VON Moos, Geschichte als Topik, Hildesheim-New York, 1988, p. 498 ss ; E. Rhein, Die Dialogstruktur der « Consolatio Philosophiae » des Boethius, Francfort, 1963 ; Lerer, op. cit., n. 31.

88. P. Grimal, « De Lucilius à Cicéron. Caractères généraux du dialogue romain », L'information littéraire, 7, 1955, pp. 192-198 ; Ruch, op. cit., n. 58, pp. 39-55.

89. Ibid., p. 61.

90. Unde mini carbo ut notem ? cf., Pers., Sat., V, 108 : haec carbone notasti ? (se. pour blâmer).

91. Dial., pp. 254, 256, 259-264 ; voir Nielsen, op. cit., n. 57, pp. 158-162 ; N. Häring, « Petrus Lombardus und die Sprachlogik in der Trinitâtslehre der Porretanerschule », Miscellanea Lombardiana, Novara, 1957, pp. 113-127 ; le même, « Die theologische Sprachlogik der Schule von Chartres im 12. Jh. », Miscellanea Mediaevalia, Cologne, 13, 2, Berlin, 1980, pp. 930-963 ; H. C. VAN Elswltk, Gilbert Porreta, Louvain, 1966, pp. 77-127 ; Jean Jolivet, A. De Libéra, Gilbert de Poitiers et ses contemporains, Naples, 1987, voir surtout les articles de L. M. De Rijk, pp. 147-172, K. Schweiss, pp. 219-229, M. L. Colish, pp. 229-250 ; J. Marenbon, « Gilbert of Poitiers » et « A Note on trie Porretani », dans A History of Twelfth-Century Western Philosophy, P. Dronke éd., Cambridge, 1988, pp. 328-357 (surtout p. 356 ss).

92. Lausberg, op. cit., n. 61, §§ 578, 905.

93. Dial., pp. 270-271 suivant le commentaire de Gilbert sur Boèce, Contra Eutychen, 51, Häring, op. cit., pp. 279-280.

94. Surtout J. Jolivet, « Rhétorique et théologie dans une page de Gilbert de Poitiers », dans Jolivet et Libera, op. cit., n. 91, pp. 183-198 ; K. M. Fredborg, « The Scholastic Teaching of Rhetoric in the Middle Ages », Cahiers de l'Institut du Moyen Age grec et latin, 10, 1987, pp. 85-105.

95. Supra.

96. Jacques Flamant, Macrobe et le néo-platonisme latin à la fin du IVe siècle, Léyde, 1977, p. 211 ss.

97. Dial., pp. 246, 6 ; 287, 2 citant saint Bernard, Sermo in Cant., 63, 4 et De consideratione, II, 13, 22.

98. Supra n. 24.

99. Didascalicon, Buttimer éd., 1939, p. 115 ; cf. Jean De Salisbury, Policr., VII, 9, Webb éd., 1909, II, p. 125 ; P. VON Moos, op. cit., p. 377 ss.

100. Historia pontificalis, Chibnall, p. 27.

101. Dial., p. 258, 5, citant Horace Arspoet., 16 ; 19 et Ep., II, 1, 116.

102. Loc. cit., 1955, n. 18, p. 152.

103. De ordine, II, 9, 26 ; cf. supra.

104. B. C. Bazan, dans Les questions disputées, op. cit., n. 83, p. 25 ss, caractérise ce développement de la lectio et de la quaestio à la disputatio comme « détachement progressif à l'égard du texte ». Ce n'est pourtant qu'un aspect qu'il ne faut pas isoler : la disputatio ne mène point à la réduction des auctoritates qui sont, au contraire, collectionnées dans toute leur ampleur et diversité, parce qu'elles doivent servir d'arguments in utramque partem pour d'innombrables débats. L'héritage écrit gagne un prestige « stratégique » éminent, parfois même « superstitieux », à être ainsi fonctionnalisé dans une attitude active et non plus contemplative. Voir aussi R. H. Rouse, « L'évolution des attitudes envers l'autorité écrite. Le développement des instruments de travail au xme siècle », Culture et travail intellectuel dans l'Occident médiéval, Paris, CNRS, 1981, pp. 215-244 ; P. VON Moos, « Das argumentative Exemplum und die “wächserne Nase” der Autorität im Mittelalter », Exemplum et similitudo, W. J. Aerts, M. Gosman éds, Groningue, 1989, pp. 55-77.

105. Deordine, II, 13,8.

106. De dialectica, 5 ; Jean Pépin, Augustin et la dialectique, Villanova, 1976, p. 67 ss.

107. Theologia christiana, II, 36-7 ; III, 4, 9-53, loc. cit., n. 73, pp. 147, 195- 196, 199-217.

108. Ibid., II, 35-36, p. 208.

109. Timaeus 28 C, interpr. Chalcidio, Waszink éd., p. 21 (quam inventum impossibile digne profari).

110. Policr., VII, 8, Webb éd., II, p. 122, 11 ss citant Cicéron, De offic, 2, 2, 7-8 qui fait allusion à la septième lettre de Platon ; Metalogicon, III, 10, WEBB éd., pp. 162-163 (collatio meditatione utilior) ; cf., VON Moos, op. cit., n. 87, p. 246 ss ; p. 291 ss.

111. Hermann Throm, Die Thesis, Paderborn, 1932, p. 10.

112. Soliloquia, 1, 23, De quant, animae, 12 ; De ord., 2, 16 ; voir Voss, op. cit., n. 16, pp. 235-256.

113. Brian Stock, The Implications of Literacy, Princeton, 1983, p. 360 ss.

114. Dial., p. 277, 3, I Cor., 1, 27 : stultos huius mundi elegit deus.

115. Solil., II, 14-15, 1. Pour l'opposition générale entre le dialogue dialectique et le discours rhétorique, entre communication et persuasion (” parler avec » et « s'adresser à »), voir H. Geissner, « Gesprâchsrhetorik », Lili (Zeitschrift fur Literaturwissenschaft), 11, 1981, pp. 66-89.

116. Il y aurait un grand livre à écrire sur les origines médiévales de ce besoin que Jean Delumeau, sous un titre trop général, vient d'étudier dans l'Occident postmédiéval : Rassurer et protéger. Le sentiment de sécurité dans l'Occident d'autrefois, Paris, Librairie Arthème Fayard, 1989, 667 p.

117. Detleff Illmer, Formen der Erziehung und Wissensvermittlung im frùhen Mittelalter, Munich, 1971, p. 35 ss ; Hannes Kàstner, Mittelalterliche Lehrgespràche, Berlin, 1978, p. 250 ss.

118. Metalog., I, 24 ; P. VON Moos, op. cit., n. 87, p. 241 ss, 257, 474.

119. G. Zanker, ” Enargeia in Ancient Criticism of Poetry », Rheinisches Muséum, 24,1981, pp. 297-311, cf. Quintiloen, VI, 2, 32 ; Cicéron, Part., VI, 20 ; J. Mittelstrass, « Versuch ùber den sokratischen Dialog » dans Das Gespràch, op. cit., n. 1, pp. 11-28.

120. Voir supra.

121. Voir supra n. 67, 85.