Malgré les recommandations de l’ANSM sur le risque torsadogène du citalopram, l’équipe pharmaceutique du centre hospitalier a émis de nombreuses interventions pharmaceutiques (IP) devant des erreurs médicamenteuses de prescription. L’objectif a été d’évaluer le suivi des recommandations durant l’hospitalisation, dans la lettre de sortie (LS) et en ville par le médecin traitant (MT). L’audit rétrospectif a été réalisé sur une période d’un an. Ont été inclus les patients pour lesquels les IP concernaient des contre-indications avec le citalopram (pathologies cardiovasculaires, interactions médicamenteuses). Au total, 51 IP ont été émises : 54,9 % ont été appliquées par le praticien (citalopram substitué par paroxétine dans trois quarts des cas) ; 35,3 % des IP n’ont pas été suivies et 9,8 % étaient non-applicables. Parmi les patients avec IP suivies, 15 (53,5 %) avaient des LS expliquant la réévaluation des prescriptions aux MT ; 5 (17,9 %) avaient des LS sans mention de la réévaluation avec maintien de la contre-indication ; 8 (28,6 %) n’avaient pas de LS. Neuf des 15 patients avec LS exhaustive ont été ré-hospitalisés dans l’année sans contre-indication dans le traitement d’entrée (8 par maintien de la paroxétine et un par levée de l’interaction médicamenteuse). Trois des 5 patients sans notion de réévaluation dans la LS ont été ré-hospitalisés avec persistance de la contre-indication dans le traitement d’entrée. Les MT appliquent largement les recommandations de la LS, soulignant l’efficacité d’une collaboration pluriprofessionnelle ville-hôpital et le rôle primordial du pharmacien dans les conciliations médicamenteuses de sortie. Celle-ci sera prochainement mise en place dans l’établissement et prévoit l’intégration des fiches de conciliation aux LS pour informer les MT des réévaluations médicamenteuses. Un thésaurus d’interactions médicamenteuses décrivant le niveau d’interaction et la conduite à tenir pour les médicaments à risque d’allongement de l’espace QT a été créé comme outil d’aide à la prescription.