Depuis les travaux de G. Ballet, la psychose hallucinatoire chronique est un tableau clinique classique de la nosographie française. Ce trouble existe dans les pays anglo-saxons sous d'autres noms. Ainsi, la schizophrénie type paranoïde du DSM III-R correspond à notre description de la PHC. Le but de cette étude est d'apprécier l'existence d'une possible différence structurale entre PHC et les troubles schizophréniques caractérisés par la dissociation et les troubles du cours de la pensée.
Deux groupes de 14 sujets, appareillés selon le sexe, présentant soit une PHC soit un trouble schizophrénique selon les critères empiriques français ont été comparés par l'intermédiaire de la passation du test de personnalité de Rorschach.
L’analyse des résultats indique que le groupe des PHC présente un meilleur fonctionnement cognitif et surtout une Plus grande conservation des liens avec la réalité extérieure. Cette constatation se traduit dans le groupe des PHC par un pourcentage de bonnes formes (74,5%) identique à celui observé dans une population de sujets sains (75%), alors que ce même pourcentage est effondré dans le groupe des schizophrénies (52,1%). Par ailleurs, la comparaison des critères empiriques français et des critères diagnostiques du DSM III-R indique que les PHC correspondent, dans 8 cas sur 14, aux schizophrénies paranoïdes et, dans 6 cas sur 14, aux troubles schizo-affectifs.