On se propose de montrer comment l’émergence d’un nouveau paradigme en psychologie – la psychologie cognitive, son extension à l’étude de l’anxiété – offre par rapport à deux modéles dominants – la théorie de l’apprentissage et la psychanalyse – une troisième voie de recherche. Parmi les acceptions du terme «cognitif», c’est l’idée d’une organisation des niveaux expressifs qui est retenue. Partant d’une définition de l’anxiété en termes de conséquence comportementale d’un faisceau d’interactions, on montre à l’appui de méthodes neuropsychologiques élargies: – l’existence de dissociations entre niveaux expressifs en insistant sur le degré de liberté et l’hétérogénéité de fonctionnement qui en découlent; – l’existence de formes d’indépendance ou d’interdépendance entre niveaux expressifs, en évoquant les controverses sur le caractére automatique ou volontaire des liaisons entre expressions faciales et les autres niveaux expressifs, verbaux et psychophysiologiques; – le rôle privilégié du langage en tant que fonction intégratrice des autres niveaux expressifs. En conclusion, on souligne que la spécificité de l’anxiété au sein du systèmé général des émotions consiste essentiellement dans son caractère non modulaire.