Dans la plupart des pays européens, la redéfinition du contrat de travail et de ses modalités de rupture est au cœur des débats contemporains de politique économique du marché du travail. Ces débats s'appuient sur l'impo-sante littérature consacrée aux liens entre protection de l'emploi et performance du marché du travail développée au cours des dix dernières années. Toutefois, une source de divergence importante entre les marchés du travail européens, le degré de centralisation des négociations salariales, a été curieusement éludée dans la plupart de ces études. L'objet de cet article est précisément d'envisager d'un point de vue théorique la nature des interactions entre politiques du marché du travail et niveaux de négociation. Dans cette perspective, nous développons un modèle dynamique du marché du travail dans la lignée des travaux de Pissarides (2000) intégrant différentes branches d'activité. Notre analyse montre que dans ce cadre de référence, les négociations de branche conduisent systématiquement à une allocation inefficace des ressources. Il existe alors une justification explicite à l'introduction des politiques de l'emploi. Nous montrons alors qu'un ensemble de politiques, notamment fiscales et de protection de l'emploi, est susceptible d'assurer l'équivalence entre équilibre de branches et optimum.