Le radon est un gaz radioactif dégagé par les sols et les matériaux contenant du radium. Une fois inhalé, il se dépose dans l'appareil respiratoire, où ses produits de filiation irradient les tissus,provoquant un risque de cancer. L'estimation de ce risque s'effectue à travers une approche épidémiologique ou dosimétrique. La première utilise les données sur la mortalité des mineurs ayantété exposés au radon. On extrapole ensuite les résultats à la population générale. Plus récemment, on a essayé d'estimer le risque directement à partir de la population générale. L'autre approcheessaie de calculer le taux de conversion entre la concentration de radon dans l'atmosphère ambiante et la dose absorbée par l'appareil respiratoire. On estime le risque de cancer à travers uncoefficient qui a été déduit des études sur les survivants de Hiroshima et Nagasaki. La gestion du risque comporte la définition de principes généraux et d'un ensemble de recommandations. Dansle passé, l'ICRP pensait qu'il ne fallait pas intervenir sur les risques provoqués par les irradiations naturelles. Depuis 1984, il a changé d'avis et a établi des limites d'acceptabilité en ce quiconcerne les concentrations de radon dans les habitations. Il faut relever que les estimations du risque de cancer sont entachées de marges d'incertitude relativement élevées. Les “ jugementsd'expert ” jouent un rôle important. Les “ jugements de valeur ” en revanche jouent un rôle fondamental en matière de gestion du risque. A l'évidence, il s'agit d'un problème ayant un caractèretransdisciplinaire et qui soulève la question du lien entre science et société.