Le concept de banalité du mal, proposé par Hannah Arendt pour décrire le profil psychologique du criminel nazi dans Eichmann in Jerusalem, est intimement lié à ses lectures de Platon. Pour aborder la question du mal, elle a découvert des appuis chez Kant, mais le problème de la culpabilité sous le régime nazi renvoie ultimement au défaut de penser. Le deux-en-un, concept qui décrit la pensée, a été défini sur la base de l’œuvre platonicienne. L’examen de ces sources philosophiques permet de mieux comprendre les possibilités et les limites de la réflexion arendtienne sur le mal.