Le langage du droit crée le sujet transgenre en tissant une conception légale du sexe ou genre, une conception qui a longtemps exclut les personnes trans. L’autaire propose d’analyser le langage du genre en droit québécois pour en faire ressortir deux phases conceptuelles. À travers ces deux modèles – l’un médical et l’un minoritaire – le droit québécois relate l’existence des personnes trans en premier lieu comme un moment essentiellement transitoire et liminal entre deux états d’être binaires, alors que le modèle minoritaire y voit plutôt une réalité d’exception, se définissant par son opposition au cadre social majoritaire. Ces deux visions s’enchaînent historiquement et révèlent l’évolution récente de la conception négative des personnes trans comme minorité qui ressort des avancées législatives récentes en droit québécois. L’autaire conclut que, malgré les avancées, il reste plus à faire pour réellement inclure les personnes trans comme sujets habituels de droit.