Introduction.Detarium microcarpum est l'une des espèces fruitières locales
les plus exploitées au Burkina Faso. Les mécanismes de sa régénération naturelle qui
devraient orienter sa sylviculture restent cependant mal connus. Le travail présenté
a été entrepris dans la forêt classée de Nazinon pour étudier les mécanismes
d'installation et de développement de sa population. Matériel et méthodes.
Un suivi diachronique de l'écophysiologie de la germination in situ des semences
et de la structure des populations de D. microcarpum a été effectué sur trois types
de sols caractéristiques de la région. Ce travail a été complété par une étude de la
morphologie racinaire des plants. Par ailleurs, l'influence sur la régénération
végétative des paramètres diamètres et hauteurs de la souche laissée au moment de la
coupe a été évaluée. Résultats. Le fonctionnement des populations de D. microcarpum a
permis de distinguer quatre stades de développement. L'espèce se régénère naturellement
à la fois par graine et par voie végétative. Les jeunes plantules sont géophytes en saison
sèche et survivent grâce à un pivot tubérisé. Un semis direct après la coupe n'est pas
nécessaire parce que l'arbre produit de nombreuses graines aptes à développer une
"banque de semis végétatifs " dans le sol et les souches ont une haute capacité de
régénération végétative. La coupe de tiges de faible diamètre, effectuée à une hauteur
élevée, permet la formation de davantage de rejets au-dessus du sol, mais le morceau de
tronc restant peut favoriser la propagation du feu du tronc vers les rejets. En revanche,
la coupe de tiges de fort diamètre au ras le sol garantit la formation d'un nombre maximal
de drageons et de rejets issus du collet qui échappent facilement aux feux. Conclusion.
La coupe au ras du sol est la meilleure méthode d'exploitation des populations de
D. microcarpum ; elle doit donc être conseillée. Toutefois, certaines études
complémentaires restent à faire pour mieux comprendre la régénération de l'espèce.