Nous nous sommes proposé de rassembler les connaissances actuelles sur le bâillement. Ce comportement, largement retrouvé dans le règne animal et présent durant toute la vie de l’homme, n’a paradoxalement que peu excité la curiosité des médecins.
Après une description du bâillement et des phénomènes qui l’accompagnent, on trouvera une revue des étiologies, tant physiologiques que pathologiques. Seront ensuite abordées les hypothèses relatives aux mécanismes neurobiologiques et aux fonctions de ce comportement.
Les récents travaux sur les bâillements pharmacologiquement induits chez le rat ont mis en évidence le rôle de certaines structures neuronales dans la survenue de ce phénomène: les voies dopaminergiques inhibitrices, modulées par une voie sérotoninergique provenant du raphé dorsal, l’axe hypothalamo-hypophysaire dont les peptides ont une cible centrale, les fibres cholinergiques, activatrices in fine d’une structure génératrice du bâillement (Tableau I).
Au sein des différentes hypothèses sur les fonctions du bâillement, la stimulation de la vigilance nous paraît une notion fondamentale. En effet contrairement à l’idée couramment répandue, le bâillement ne nous mène pas vers le sommeil, mais nous ramène vers l’éveil.