L’objectif principal de l’étude était de décrire la prise en charge des patients souffrant de crises non épileptiques psychogènes (CNEP). Nous avons utilisé le questionnaire élaboré par la International League against Epilepsy (ILAE) afin de pouvoir comparer nos résultats à ceux d’études menées à l’étranger. Ce questionnaire a été adressé au personnel travaillant dans les unités d’épileptologie de centres hospitaliers français du 2 juin 2015 au 8 juillet 2015 par e-mail par l’intermédiaire du logiciel Survey Monkey. Les résultats ont été collectés via ce même logiciel. L’annonce diagnostique est réalisée dans 94,4 % des cas au cours d’un entretien avec le patient et dans 79 % des cas avec la famille. Lors de l’entretien d’information sur les CNEP, 61,9 % des praticiens disent que ces manifestations peuvent être le signe de traumatismes refoulés ou actuels ; ils sont 14,4 % à dire que les CNEP ne s’expliquent pas d’un point de vue médical. Après l’annonce du diagnostic, 60,2 % des praticiens proposent au moins un RDV à leur patient. Environ 11,9 % des répondeurs n’assurent plus le suivi des patients. Concernant les options thérapeutiques, si 3,4 % des répondeurs considèrent qu’aucun traitement n’est efficace, ils sont 97,8 % à reconnaître l’efficience de la psychothérapie individuelle. Environ 33,9 % recommandent la prescription d’antidépresseurs, 28 % considèrent l’hypnose comme un traitement efficace des CNEP. Il existe une grande disparité dans les prises en charge des patients souffrant de CNEP et encore des difficultés d’accès et de relais vers des structures de soins psychiatriques pourtant indispensables. Cette enquête illustre la nécessité d’une coordination entre neurologues et psychiatres dans la prise en charge de ces patients.