Un geste suicidaire correspond à une volonté de changement vécue comme impossible et qui se solde par une rupture brutale. L’intérêt d’un recontact réside dans la proposition d’un changement tout en retissant ce lien qui nous unit à l’autre, aux autres. La communication de Vincent Jardon a pour objectif de reprendre l’histoire de cette idée du recontact et de la veille auprès d’un patient suicidant, d’en décrire les différentes modalités (cartes ressources, caring letters, cartes postales, appel téléphonique, SMS…) et ce qu’elles apportent (notion de connectedness, fiabilisation des soins). La démonstration de l’efficacité des soins basés sur le recontact, comme l’observation qu’un geste suicidaire suit régulièrement un événement de vie stressant, notamment dans le domaine social, sont deux arguments suggérant l’existence d’une sensibilité accrue aux stress sociaux chez les suicidants. P. Courtet proposera les arguments neuroscientifiques actuels (imagerie, neurospychologie, inflammation) en faveur de cette hypothèse. Il poursuivra sur l’intérêt des nouvelles technologies de la communication (à l’aide de Smartphones) dans l’évaluation in vivo des patients à risque suicidaire. Non seulement, il est démontré que l’évaluation répétée du risque suicidaire dans l’environnement naturel du sujet n’est pas délétère pour les sujets, mais en outre que ce type d’innovation apporte des informations de grand intérêt pour suivre les séquences environnementales conduisant à la génération des idées de suicide. Si le recontact téléphonique ou postal prévient la récidive suicidaire et que les Smartphones sont des outils pertinents d’accompagnement des patients, S. Berrouiguet a raison de faire l’hypothèse qu’un dispositif de veille par SMS aura un intérêt dans la prévention de la récidive suicidaire. Il présentera le protocole de l’étude SIAM et les résultats préliminaires d’une intervention par SMS (ou message texto), adressés depuis une plateforme Internet, destinée à la réduction de la récidive suicidaire.