Deux expériences ont été réalisées pour tester la valeur alimentaire, pour le mâchoiron (Chrysichthys nigrodigitatus), de dérivés de poissons de mer conservés par la méthode de l'ensilage. Le premier essai a concerné des déchets de conserveries de thons conservés par la méthode de l'ensilage acide (3 % d'acide formique). L'hydrolysat, renfermant 66,7 % de protéines brutes (N × 6,25) sur la base de la matière sèche (MS) a été incorporé dans un aliment expérimental en substitution à la farine de poisson sur une base iso-azotée. Les aliments ont été distribués à 6 lots de 50 mâchoirons, d'un poids initial de 34 g, pendant 56 jours à raison de 3 % (sec) du poids vif. Les performances zootechniques procurées par cet aliment sont meilleures, pour ce qui concerne le gain de poids (0,86 g.j−1) et l'indice de consommation (IC : 1,79) et le coefficient d'efficacité protéique (CEP: 1,46), par rapport à celles obtenues avec l'aliment témoin (pas de différence significative). Lors du deuxième essai il a été réalisé un complexe hydrocarboné à base de maïs pour conserver des sardinelles broyées par fermentation lactique. Ce mélange (coensilage), à pH stabilisé à 4,18, et renfermant 35,65 %, de protéines brutes (N × 6,25) en matière sèche (MS), a également été testé contre un témoin farine de poisson dans des conditions expérimentales identiques à celles décrites plus haut. L'aliment à base de coensilage a procuré de meilleurs gains, de poids (0,94 g.j−1, IC (1,77) et CEP (1,61) que l'aliment témoin. Les produits de la pêche ou leurs dérivés conservés par la méthode de l'ensilage acide ou du coensilage biologique apparaissent ainsi constituer une bonne source azotée pour l'alimentation du mâchoiron.