On parle d’addiction sexuelle pour définir une dépendance entre une personne et un comportement sexuel que celui-ci soit normal pour notre société ou déviant. Cette relation est intense, excitante, envahissante, répétitive, sans contrôle et isole le sujet de toute intimité sexuelle et réciprocité affective. Le concept d’addiction sexuelle est encore, aujourd’hui sujet à discussions tant sur le plan diagnostic que sur le plan clinique et thérapeutique. Certains auteurs ne peuvent concevoir les troubles sexuels, les paraphilies et la conduite addictive comme faisant partie d’un concept commun, d’où l’absence de définition consensuelle. Certains spécialistes parlent de troubles du contrôle des impulsions, de troubles sexuels compulsifs, de troubles hypersexuels… pour parler d’addictions sexuelles. Ainsi, l’hypersexualité n’est-elle qu’un élément de définition de l’addiction sexuelle ou en est-elle une forme à part entière ? Malgré ces discussions cliniques, le consensus actuel est d’utiliser les critères de Goodman pour confirmer le diagnostic d’addiction. Les discussions portent également sur la diversité des classifications cliniques selon l’approche théorique et sémiologique utilisées. La place de la cybersexualité est un exemple de la discussion actuelle entre le concept de cyber addiction et la sexualité addictive virtuelle. Sur le plan thérapeutique différents programmes se sont développés depuis ces dernières années mais il y a eu peu d’études contrôlées ce qui rend évidemment difficile une évaluation objective de l’efficacité des différentes thérapies qu’elles soient pharmacologiques, psychothérapiques, TCC, psycho-éducationnels… Des recherches sur les prises en charge de groupe d’addicts sexuels en restructuration cognitive, sont actuellement en cours d’évaluation à l’institut fédératif des addictions comportementales du CHU de Nantes dans le cadre de programmes multimodaux de résolution de problème et de prévention des rechutes.