Il est classique de dire que le deuil va entraîner des conséquences biopsychosociales. Mais, nous pouvons être confrontés à d’authentiques symptômes psychiatriques, ce qui va conduire à la notion de deuil pathologique. La liste des symptômes psychiatriques est encore mal connue des non-spécialistes :
– de la réaction dépressive à l’épisode dépressif sévère avec idées de suicide, voire un suicide tenté, plus rarement abouti ;
– de la phase d’hyperactivité à l’authentique épisode maniaque ;
– du trouble fonctionnel à la maladie psychosomatique, voire à la conversion hystérique ;
– de la manifestation anxieuse passagère à la grande crise d’angoisse, voire au trouble anxieux généralisé ;
– des manifestations phobiques, des conduites à risque, des addictions ou des automutilations.
Tous ces symptômes auront des expressions différentes selon l’âge : par exemple, des manifestations d’opposition ou de phobie scolaire chez l’enfant ou l’adolescent ou bien une dépression d’allure démentielle chez la personne âgée. Lorsque des symptômes psychiatriques sont présents, la conduite à tenir qui sera adoptée sera d’évaluer ces troubles (parfois avec des échelles) et surtout de les relier à la dynamique du chemin de deuil. La prise en charge doit mettre le deuil au centre de la réflexion :
– en traitant l’individu, en appréciant :
∘ la spécificité de son deuil : pré-deuil, deuil « blanc », deuil « non élaboré », deuil de l’enfant, de l’adolescent, de l’adulte, de la personne âgée voire très âgée, les circonstances de la mort du proche : mort d’un enfant, mort par suicide, par homicide, par accident survenant pendant un transport (voiture, train, bateau, etc.) après une catastrophe naturelle, si la mort est brutale et que la personne y a assisté ou si elle a failli elle-même mourir ;
– en traitant le groupe :
∘ familial avec une approche transgénérationnelle,
∘ d’individus bénéficiant d’une prise en charge groupale : avec un même type d’endeuillés ou avec des endeuillés de causes différentes.