Les interventions visant à réduire la morbidité et la mortalité après une tentative de suicide et qui s’avèrent efficaces restent peu nombreuses et parfois difficiles à mettre en œuvre, alors qu’une grande majorité de patients quitte l’hôpital après un temps de séjour relativement court et que l’adhésion aux soins proposés est de l’ordre d’un compromis qui reste fragile. Le psychiatre Jérôme Motto a été un précurseur dans un nouveau type d’approche visant à proposer le maintien d’un contact avec ces patients au moyen de l’envoi réguliers de lettre s’inquiétant de leur santé, de leur devenir, et ce de manière personnalisée. Par la suite, de nouvelles modalités de recontact ont été testées, et chacune s’est avérée avoir des propriétés intrinsèques qui semblent les rendre plus opérantes sur certains patients cibles, que ce soit par la mise à disposition de cartes ressources, d’envoi de cartes postales ou d’appels téléphoniques. Depuis, des stratégies visant à combiner ces approches complémentaires en s’appuyant sur des algorithmes définissant le meilleur type de « recontact » ont été testées avec des résultats encourageants. L’intérêt de l’algorithme est qu’il peut être complété au fur et à mesure des avancées scientifiques et intégrer de nouvelles modalités de veille, par SMS par exemple. Ce type de programme a l’avantage d’être peu coûteux et facile à déployer, il ne se substitue pas aux soins classiques et cherche d’ailleurs au contraire à les compléter, tandis que les enquêtes qualitatives montrent qu’ils sont très bien acceptés par les patients auxquels ils s’adressent.