La démonstration de l’efficacité des soins basés sur le recontact, comme l’observation qu’un geste suicidaire suit régulièrement un événement de vie stressant, notamment dans le domaine social, suggèrent que les stress sociaux conduisant à l’exclusion sociale occupent un rôle central dans la survenue des conduites suicidaires. Les nouvelles technologies de la communication, à l’aide de Smartphones, permettent l’évaluation in vivo des patients à risque suicidaire. Non seulement, l’évaluation répétée du risque suicidaire dans l’environnement naturel du sujet n’est pas délétère pour les sujets, mais en outre, ce type d’innovation apporte des informations de grand intérêt pour suivre les séquences environnementales conduisant à la génération des idées de suicide. Ainsi, nous avons observé dans une étude d’évaluation écologique instantanée que les stress sociaux et eux-seuls, prédisent la survenue ultérieure d’idées de suicide. Ainsi, les individus vulnérables au suicide pourraient être particulièrement sensibles au stress sociaux. À ce titre, les études d’imagerie cérébrale démontrent l’existence d’anomalies cérébrales chez les suicidants lors de paradigmes d’exclusion sociale. Par ailleurs, les études récentes avancent la possibilité d’une inflammation chronique modérée dans les conduites suicidaires. Ainsi, divers marqueurs de l’inflammation, dont la CRP plasmatique et les taux de cytokines centraux et périphériques ont été associés aux conduites suicidaires. Il se trouve que les stress sociaux sont des inducteurs particulièrement puissants de cytokines pro-inflammatoires, en faisant intervenir des régions cérébrales également impliquées dans la vulnérabilité suicidaire (insula antérieure, cortex cingulaire antérieur). Nous formulons l’hypothèse que les sujets vulnérables aux conduites suicidaires présenteraient une réponse inflammatoire et algique exagérée aux stress sociaux.