Du fait de l’analogie entre apathie et dépression [1,2], nous avons utilisé le pramipexole [3] chez 64 patients déprimés (39 patients présentant une dépression uni ou bipolaire, 25 patients présentant des troubles dysthymiques). Tous les patients, depuis trois mois au moins, prenaient un traitement par inhibiteur sélectif de la recapture de la sérotonine (ISRS) maintenu sans modification. Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur quatre années d’utilisation du pramipexole La sévérité de la dépression a été cotée par le patient sur l’échelle de Hamilton 21 items et par l’investigateur sur l’échelle Montgomery and Asberg Depression Rating Scale (MADRS). Tous les patients ont été revus un à deux mois après l’introduction du pramipexole. La posologie du pramipexole a été de 1,4 mg par jour atteinte en 16 jours. Les critères d’amélioration ont été définis comme l’obtention d’un score inférieur à 10 sur l’échelle de Hamilton et un score inférieur à 10 sur l’échelle MADRS. Parmi les 25 patients présentant un trouble dysthymique, 3 patients ont été améliorés Parmi les 39 patients présentant une dépression uni- ou bipolaire, 35 ont été améliorés. L’amélioration chez ces 38 patients est survenue 10 à 15 jours après le début du traitement. Tous les patients améliorés présentaient une variation franche de l’humeur au cours de la journée avec moindre intensité de la souffrance en fin de journée. La médiane de suivi a été de 23 mois. Les nausées (5 patients) et la somnolence (6 patients) n’ont pas nécessité de modification dans la progression de la posologie. Deux patients ont présenté un épisode maniaque résolutif en 5 à 10 jours après l’arrêt du pramipexole, 1 patient a présenté des hallucinations visuelles résolutives 15 jours après l’arrêt du pramipexole et 1 patient a présenté un priapisme résolutif dès l’arrêt du pramipexole. Aucun cas d’addiction au pramipexole n’a été observé. Au total, le pramipexole semble être un traitement bien toléré et efficace chez les patients présentant une dépression dans le cadre d’un trouble uni ou bipolaire. Il ne semble pas avoir d’indication lors de troubles dysthymiques.