La recherche-action EMILIA (2005–2010), financée par la Commission européenne, a décrit sur huit sites européens les obstacles et les facilitateurs à l’accès à la formation et à l’emploi des personnes vivant avec un trouble psychique [1,3]. Ce programme a vu la création, à Paris, du Centre EMILIA, qui propose aujourd’hui d’expérimenter une double approche vers l’inclusion dans le monde de l’emploi. D’un côté, il s’agit de soutenir l’entreprise quant à la problématique de l’apparition d’un trouble de santé mentale chez un salarié et, de l’autre, d’intégrer des personnes handicapées psychiques directement dans l’emploi en milieu ordinaire. Le centre propose un programme de formation et de job coaching qui repense non seulement le retour ou l’accès à l’emploi mais qui crée aussi une véritable politique d’entreprise sur l’inclusion sociale des personnes vivant avec un trouble psychique. Au travers du Centre Emilia et en lien avec le médecin de santé au travail, l’entreprise propose un accompagnement, en forme de coaching individuel couplé à des formations collectives. Les formations, basées sur le modèle du rétablissement, s’appuient sur le soutien par les pairs, notamment par d’autres professionnels qui ont déjà vécu un trouble psychique, des pairs aidants [2]. Les formations collectives inter-entreprises s’avèrent être une des voies les plus efficaces pour la personne de réussir son projet de retour ou d’accès à l’emploi, en raison de la dynamique de soutien par les pairs et de mutualisation des compétences acquises lors de l’expérience du vécu de la maladie. Ces démarches individuelles de formation et de job coaching s’inscrivent dans une offre de formations pour l’ensemble des salariés à la promotion de la santé mentale en milieu professionnel, à la lutte contre la stigmatisation de la maladie mentale et à la solidarité avec les personnes vivant avec un trouble psychique.