Spinoza affirme que le désir est l’essence même de l’homme, c’est-à-dire l’effort par lequel il s’efforce de persévérer dans son être ; il n’y a rien hors du désir dont le sujet manquerait. Il récuse l’indépendance de la faculté de juger (l’entendement) par rapport au désir et, comme philosophe de la liberté, aborde la contrainte et la nécessité, notamment passionnelle. À partir de cette approche du désir, nous essaierons de faire lien avec la théorie girardienne du désir mimétique. René Girard part du constat que la nature n’a pas fixé les objets de nos désirs ; cette indétermination conduit souvent les sujets à s’en remettre aux autres pour élire tel ou tel objet. Le sujet ne désire pas d’une manière autonome mais à travers une triangulation (sujet, autrui, objet) ; le désir est imitation du désir de l’autre.