La dépression maternelle en période périnatale est fréquente et peut avoir des répercussions négatives sur le développement des enfants. La prévention de la dépression chez les femmes qui ont des enfants en bas âge est donc un objectif de santé publique prioritaire. Ceci exige une bonne connaissance des facteurs associés à la dépression maternelle, des conséquences sur le développement des enfants, et des mesures préventives pouvant être efficaces. Cette session thématique abordera chacun de ces trois axes à partir de résultats récents d’études épidémiologiques et d’intervention menées en France (ELFE, EDEN, CAPEDP). Les facteurs associés à la dépression maternelle au cours de la grossesse et en post-partum, ainsi que l’accès à des interventions de prévention qui visent à prévenir les difficultés psychologiques des mères, telles que l’entretien prénatal précoce et les cours de préparation à la parentalité, ont pu être étudiés à partir des données de la cohorte ELFE, une étude représentative au niveau national. Les résultats montrent notamment que les femmes qui ont une situation sociale défavorisée ont des niveaux élevés de difficultés psychologiques, alors que ce sont celles qui bénéficient le moins des interventions de prévention. L’impact en termes de difficultés comportementales ou développementales chez les enfants a pu être étudié à partir des données de la cohorte EDEN montrant l’importance de différentes trajectoires longitudinales de dépression maternelle vis-à-vis du développement émotionnel, comportemental et cognitif des enfants jusqu’à 6 ans. Enfin, la faisabilité et l’efficacité d’interventions de prévention de la dépression maternelle seront discutées à partir des résultats de l’étude CAPEDP, un programme de visites à domicile chez des familles en situation difficile.