Les pratiques avancées en soins infirmiers (PASI) sont des procédures permettant de conférer à certains infirmiers des responsabilités médicales, sous des conditions spécifiques et prédéfinies. Les PASI sont déjà très développées dans certains pays comme les États-Unis ou l’Australie . Elles font alors l’objet de diplômes spécifiques, avec un statut professionnel reconnu, globalement similaire à celui de sage-femme en France mais en plus élargi . Les PASI offrent de nombreux avantages : valorisation des perspectives d’avancement de la carrière des infirmiers, facilitation du travail des médecins, réponse à la désertification médicale, réduction des coûts de santé. Depuis 2003, les PASI ont été introduites en France, non pas sous forme de statuts spécifiques, mais à travers des protocoles de coopérations mis en place localement par les Agences régionales de santé. Pour des raisons multiples, ce système n’a pas abouti à l’essor initialement escompté . Aujourd’hui, le projet de nouvelle Loi de santé prévu par le ministère de la Santé prévoit de redéfinir en profondeur le métier d’infirmier, et de mettre en place des formations complémentaires avec un statut d’infirmier avancé reconnu et valorisé financièrement. Les infirmiers occupent déjà une place particulière dans la psychiatrie française. Ils sont parfois très autonomes et exercent des fonctions d’accueil, de psychothérapie, ou d’évaluation, notamment dans les structures où les moyens médicaux sont limités . Parfois, ils exercent déjà officieusement certaines fonctions médicales de gestion de traitements ou de prise de décisions d’orientation. En addictologie, l’expérience de certains infirmiers est telle qu’il arrive que les médecins leur laissent gérer l’ajustement posologique de certains traitements . Mais, jusqu’à présent, ces pratiques n’étaient ni officielles, ni encadrées . La réforme à venir va aboutir à une diversification des statuts et des missions des infirmiers, avec un meilleur encadrement des missions médicales conférées aux PASI.