Ce symposium posera la question des mécanismes reliant traumatismes psychiques et pathologies psychiatriques. La première présentation portera sur l’altération des mécanismes cérébraux de réponse à la peur dans l’état de stress post-traumatique (ESPT). Depuis les premiers travaux d’Ivan Pavlov, ces mécanismes sont étudiés à l’aide de protocoles de conditionnement à la peur et à son extinction. Or, selon une hypothèse majeure dans l’ESPT, ce trouble découlerait d’une perturbation des mécanismes impliqués dans la réponse à la peur . Ainsi, les études d’IRMf suggèrent que l’ESPT modifierait la réponse à la peur et l’activation des structures cérébrales impliquées dans cette réponse . Nous présenterons donc les résultats de notre protocole de conditionnement-extinction à la peur dans une tâche d’IRMf chez des sujets présentant un ESPT avant et après traitement par eye movement desensitization and reprocessing (EMDR). Le second exposé présentera les hypothèses récentes concernant les liens entre traumatismes infantiles et schizophrénie. En effet, ces traumatismes se distinguent clairement comme facteur de vulnérabilité environnemental de la maladie : prévalence supérieure dans la schizophrénie par rapport à la population générale, sévérité corrélée à l’intensité des symptômes et anomalies morphologiques cérébrales proches de celles retrouvées dans la schizophrénie chez les sujets sains exposés à des traumatismes infantiles . Après une revue de la littérature sur les liens entre abus sexuels, hallucinations et imagerie, nous rapporterons nos résultats qui mettent en évidence un modèle en cascade associant négligence émotionnelle durant l’enfance, densité de matière grise du cortex préfrontal dorsolatéral, et sévérité des symptômes de désorganisation chez des patients schizophrènes. Le docteur Boris Cyrulnik conclura ce symposium par une présentation sur la biologie de l’attachement. Il décryptera, via une approche pluridisciplinaire, les mécanismes neurobiologiques sous-tendant l’attachement, de son origine dans l’enfance à son rôle sur les conséquences des traumatismes tout au long de la vie.