L’ocytocine est connue pour son implication dans le développement des relations d’attachement entre individus en général, et dans le cas qui nous intéressera plus particulièrement ici, entre une mère et sa progéniture. Ces relations s’expriment à travers la mise en place d’un comportement maternel dont la qualité va conditionner le devenir phénotypique de l’enfant, chez l’Homme comme chez l’animal. Comprendre donc, à travers les modèles animaux, les mécanismes qui gouvernent la mise en place et le maintien de ce comportement apparaît fondamental. Dans ce contexte, nous ferons le point des connaissances acquises chez le rongeur sur les liens entre ocytocine et soin maternel, en conditions physiologiques et pathologiques. En particulier, nous dresserons un bilan de la littérature associant le niveau d’activité du système ocytocinergique central au niveau de soin maternel prodigué par les mères et détaillerons les structures mises en jeu. Nous évaluerons également le rôle de l’ocytocine dans la transmission du profil comportemental maternel d’une génération à la suivante. Enfin, nous nous intéresserons aux modèles de gestations pathologiques qui peuvent entraîner des troubles du post-partum se traduisant par un déficit d’attachement. Nous testerons sur ces modèles l’hypothèse selon laquelle une altération du système ocytocinergique pourrait être impliquée dans l’apparition des troubles de l’attachement, suggérant que ce système pourrait constituer une cible thérapeutique importante dans de telles pathologies.