Depuis l’apparition des psychotropes, praticiens, chercheurs et artistes n’ont de cesse de louer, de dénigrer voire de dénoncer leurs impacts sur les potentialités créatives, l’expression esthétique, voire artistique des personnes en proie à des difficultés psychopathologiques. L’usage des produits illicites, que cela soit dans le courant psychédélique ou encore du New Age a simplement ajouté davantage de confusions aux débats. D’un autre côté, les praticiens de l’art-thérapie constatent la facilitation de l’accès aux ateliers et à l’utilisation de médiation par l’entremise des traitements psychotropes, même si le style, la forme et le contenu des productions se sont modifiés au cours des décennies. Entre charybde et scylla, la question de la temporalité et des objectifs diffèrent radicalement entre l’artiste, le psychopathologue de l’expression et l’art-thérapeute/praticien des thérapies médiatisées. Croiser ces trois regards constitue notre ambition dans cette session.