Pour caractériser l'état d'un écosystème aquatique contaminé par des toxiques il est nécessaire de développer des méthodes
d'évaluation des impacts écotoxicologiques, basées à la fois sur l'étude de réponses physiologiques et sur la structure des communautés
vivant dans cet écosystème. La méthode PICT (Pollution-Induced Community Tolerance) proposée par Blanck et al.
(1988), répond à ces deux critères. Elle est fondée sur l'hypothèse qu'une communauté biologique naturelle est constituée de
différents «composants» ayant des sensibilités variables vis-à-vis d'un toxique donné. Ainsi, suite à une exposition à un toxique,
les organismes les plus sensibles ne sont plus concurrentiels et sont remplacés par des organismes plus tolérants. La communauté
résultante présente alors une tolérance vis-à-vis du toxique, supérieure à celle observée pour une communauté semblable
mais n'ayant pas connu de pression de sélection par ce toxique. Cette différence de réponse peut donner une indication sur l'état
de pollution des milieux dans lesquels ont été échantillonnées différentes communautés. Le choix du test physiologique pour
évaluer la tolérance de la communauté est fondamental car la réponse dépend d'une part, du mode d'action du toxique et d'autre
part, des mécanismes à l'origine de la tolérance de la communauté. Il existe peu d'outils de bioévaluation des milieux naturels
soumis à des contaminations toxiques, et cette méthode mérite donc d'être développée. Des travaux appliquant la méthode PICT
à des communautés variées et dans divers milieux, permettraient de valider la méthode et de résoudre certains problèmes, quant
à la détection de la tolérance. Le développement de méthodologies nouvelles pour caractériser la structure et la tolérance des
communautés étudiées est fondamental pour progresser dans nos connaissances sur le risque écotoxicologique.