Vingt patients présentant une dépression primaire d'après les critères de Feighner ont été assignés par tirage au sort, après une période de «wash-out», à l'un des deux traitements sé-quentiels par clomipramine et thioridazine. Le groupe A recevait d'abord la thioridazine seule pendant 15 jours, puis en association avec la clomipramine. Le groupe B recevait d'abord la clomipramine seule pendant 15 jours, puis en association avec la thioridazine. Aucun autre médicament n'était autorisé pendant les cinq semaines du traitement. Les réponses électrodermales spontanées de potentiel (SSPRs) ont été enregistrées au début et à la fin de l'étude, ainsi qu'au 14e jour, c'est-à-dire, juste avant l'association du deuxième médicament. Les résultats montrent que les SSPRs sont significativement plus fréquentes pour le groupe A que pour le groupe B au 14e jour, alors que le contraire était constaté au début du traitement ; aucune différence significative n'apparait à la fin de l'étude où le taux de SSPRs reste extrêmement bas, inférieur à 1.5 réponses/mn (l'ensemble des sujets pouvant être considéréS comme «non-répondeurs»).
Ces chiffres contrastent avec les données obtenues chez les sujets normaux présentant des faibles niveaux «d'humeur dépressive» : en effet, pour ces sujets, il existe aussi une corrélation positive entre taux de réponse électrodermale et niveau de dépression, mais au lieu d'être des «non-répondeurs», ils présentent un rythme élevé de réponse (de Bonis et Freixa i Baque, 1978). Cette opposition pourrait traduire une discontinuité entre P«humeur» dépressive des sujets normaux et la dépression endogéne, la première se rapportant à un état, la deuxième à un trait.