L'essor démographique de l'Europe à partir du xviie siècle survenant à la suite d'une très longue période d'immobilisme relatif - de 1340 à 1700, le taux de croissance annuel en Europe n'atteint pas 0,7 pour 1000 - a amené les historiens à élaborer une théorie des rapports entre environnement biologique, économie et population. Ce modèle éco-démographique, valable en gros du xive au xviiie siècle, tend à toujours ramener la population, par une sorte de fatalité malthusienne, à une position d'équilibre déterminée autant par les lois de l'écosystème (biocénose et pathocénose) que par les ressources alimentaires, les technologies et l'organisation sociale. Le système fonctionnant toujours à la limite de ses capacités, le plafond du peuplement ne saurait être dépassé sans réactions correctives. La mortalité joue ici le rôle essentiel ; variable tout à la fois endogène et exogène, elle assure la régulation.