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Contribution à l'étude empirique des avantages comparatifs : examen critique de l'explication par les productivités du travail

Published online by Cambridge University Press:  17 August 2016

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Peu de tentatives ont été faites pour vérifier par une méthode empirique l'une ou l'autre théorie des avantages comparatifs. Quelques auteurs se sont basés sur la théorie de Heckscher-Ohlin, dont l'explication est fondée sur la disponibilité ou l'abondance relative des facteurs de production. Partant de l'hypothèse largement admise que les États-Unis disposent en moyenne de plus de capital par ouvrier que les autres pays, MacDougall et Kravis ont essayé de voir s'il y correspond une force compétitive plus grande dans les produits exigeant relativement beaucoup de capital. MacDougall a employé les chevaux-vapeur comme indice rudimentaire du capital, mais n'a trouvé aucune corrélation avec les positions relatives à l'exportation des Etats-Unis et du Royaume-Uni.

Type
Research Article
Copyright
Copyright © Université catholique de Louvain, Institut de recherches économiques et sociales 1961 

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Footnotes

*

L'auteur fait partie du Groupe de Recherches Marché commun qui a été créé au sein du Centre de Recherches économiques de l'I.R.E.S.P.-Louvain avec l'aide financière de la Ford Foundation.

References

(1) MacDougall, G.D.A., British and American Exports : A study suggested by the theory of comparative costs, The Economic Journal, dec. 1951, pp. 707708 Google Scholar. Cette étude, qui est à la base de notre propre article, essaie surtout de vérifier la théorie classique des avantages comparatifs; mais l'auteur y consacre également un paragraphe à la théorie de Ohlin.

(2) Kravis, I.B., Availability and other Influences on the Commodity Composition of Trade, Journal of Political Economy, avr. 1956, p. 147 Google Scholar.

(3) G.D.A. MacDougall, op. cit., p. 708.

(4) Leontief, W.W., Domestic Production and Foreign Trade : the American Capital Position Re-examined, Proceedings of the American Philosophical Society, sept. 1953 Google Scholar; Factor Proportions and the Structure of American Trade : Further Theoretical and Empirical Analysis, Review of Economics and Statistics, nov. 1956.

(5) Caves, R.E., Trade and Economic Structure. Models and Methods, Cambridge, Mass., Harvard University Press, 1960, p. 273 Google Scholar („a tricky business”).

(6) R.E. Caves, op. cit., pp. 281-282.

(7) «It is hoped that the validity of the methods suggested in this article will be examined by others and that they may possibly be of some use in the study of other problems of international trade» . MacDougall, G.D.A., Britisch and American Exports…, The Economic Journal, sept. 1952, p. 512 Google Scholar. Le but de notre analyse critique est de voir si la «méthode MacDougall» pourrait être appliquée à une étude des avantages comparatifs dans le Marché commun.

(8) MacDougall, G.D.A., British and American Exports : A study suggested by the Theory of Comparative Costs, Part I, The Economic Journal, dec. 1951 CrossRefGoogle Scholar; Part II, The Economic Journal, sept. 1952.

(9) MacDougall avait d'ailleurs présenté cette partie en septembre 1950 à Monaco, devant l'International Economic Association. Un résumé de son exposé a été publié en 1951 dans le numéro de printemps du Bulletin international des sciences sociales. Nous signalons cette publication parce que quelques chiffres y sont légèrement différents de ceux publiés dans l'Economic Journal, et dans un sens moins favorable à la thèse de l'auteur.

(10) MacDougall, G.D.A., The Economic Journal, sept. 1952, p. 510 Google Scholar.

(11) MacDougall, G.D.A., The Economic Journal, 1951, p. 697 CrossRefGoogle Scholar. Nous signalons deux mots sur lesquels nous reviendrons dans les critiques.

(12) Idem, p. 698.

(13) Idem, p. 700. Nous n'avons repris que les colones (1) (2) (3) (4) (5) et (9) du tableau de MacDougall. La colonne (8) donne les importations en rapport avec la consommation, mais pour le Royaume-Uni seulement; en outre elle est incomplète. Les colonnes (6) et (7) donnent les tarifs douaniers des deux pays; nous y revenons plus loin.

(14) MacDougall, G.D.A., The Economic Journal, 1951, p. 699 Google Scholar.

(15) La réalité de cette spécialisation à l'intérieur d'un secteur industriel a été bien mise en relief pour le Benelux dans l'étude : Les exportations belges et européennes dans le commerce mondial, Service mensuel de conjoncture, Inst. de Rech. Econ. et Soc. de l'Université de Louvain, mars 1958.

(16) Aussi la réalité reprendra un caractère plus complexe, après nos critiques relatives à cette subdivision.

(17) MacDougall, G.D.A., The Economic Journal, 1951, p. 699 Google Scholar.

(18) Idem, p. 705.

(19) Le tableau présenté dans le Bulletin International des Sciences Sociales (1951) comparé à celui qui était publié dans l'Economic Journal (1951).

(20) MacDougall, G.D.A., The Economic Journal, dec. 1951, p. 707 Google Scholar.

(21) MacDougall, G.D.A., The Economic Journal, 1951, p. 706 Google Scholar.

(22) Avec la formule Spearman, les corrélations sont respectivement 0,85 et 0,97. Bien entendu il ne peut pas être question de mettre l'impression que donne la comparaison des colonnes (c) et (d) du tableau II, en balance avec celle tirée de la comparaison des colonnes (a) et (b) du tableau I.

(23) MacDougall, G.D.A., The Economic Journal, 1951, p. 707 Google Scholar

(24) Par structure salariale on entend ici les niveaux de salaires des différentes industries les unes par rapport aux autres dans un même pays ou région. Ce problème ne sera pas traité ici; il mériterait à lui seul tout un article. Ajoutons toutefois que si nous admettons la conclusion de l'auteur pour les deux pays qu'il analyse — à cause des différences considérables entre les niveaux moyens de salaires et de productivité — nous serions beaucoup plus prudents dans le cas d'une étude des avantages comparatifs entre pays européens seulement; parce que dans ce cas les différences intersectorielles de salaires sont plus grandes que les différences internationales.

(25) MacDougall, G.D.A., The Economic Journal, 1951, p. 697, note 3CrossRefGoogle Scholar.

(26) MacDougall, G.D.A., Bulletin International des Sciences Sociales, 1951, pp. 6364, note 5Google Scholar.

(27) MacDougall, G.D.A., Bulletin International des Sciences Sociales, 1951, pp. 6364, note 5Google Scholar.

(28) MacDougall, , The Economic Journal, 1951, p. 697, note 3CrossRefGoogle Scholar.

(29) MacDougall, G.D.A., The Economic Journal, 1951, p. 698 et p. 702, note 34Google Scholar.

(30) Le caractère inapproprié du taux de change officiel pour certaines comparaisons internationales, a été bien mis en relief dans le livre de Gilbert, Milton and Associates : Comparative National Products and Price Levels, Paris, O.E.C.E. Google Scholar

(31) G. Bombach, Die Stabilität der industriellen Produktivitätsstruktur. Bemerkungen und Ergänzungen zu einem Aufsatz von Hoffman, W.G.. Zeitschrift für die gesamte Staatswissenschaft, 116 Google Scholar. Band, Heft I, 1960, p. 26.

(32) O.E.C.E., Statistical Bulletins, Foreign Trade Statistics 1951-1956, The Six, juillet 1957 Google Scholar.

(33) Office Statistique des Communautés Européennes; Tableaux analytiques, Export 1958. Le test de ce tableau montre que la nouvelle nomenclature C.S.T. est plus équilibrée pour le travail de l'économiste; le secteur alimentaire reste pourtant proportionnellement plus détaillé.

(34) Statistiques de l'O.E.C.E. : Ces rapports sont calculés d'après la formule On obtiendrait des pourcentages différents avec les formules mais les positions respectives des pays resteraient approximativement les mêmes.

(35) Bien que ses tableaux se réfèrent explicitement à l'année 1937, les notes relatives aux détails des chiffres nous indiquent que les statistiques employées dans son étude s'étendent sur l'ensemble des années 1935 à 1939.

(36) Nations Unies, Annuaire Statistique, New York, 1958 Google Scholar. Les études bien connues de Cairncross, A.K., World Trade in Manufacture since 1900, Economia Internazionale, novembre 1955 Google Scholar, et de Tyscynski, , World Trade in Manufactured Commodities, 1899-1950, The Manchester School, 1951 CrossRefGoogle Scholar, sembleraient indiquer qu'en 1937 les exportations du Royaume-Uni dépasseraient celles des Etats-Unis. Mais elles ne traitent que des produits manufacturés, alors qu'il faut également inclure les matières premières quand on analyse les avantages comparatifs. Les «80%» que nous admettons sont confirmés dans le livre de Svennilson, I., Growth and Stagnation in the European Economy, Nations Unies, Genève, 1954, p. 187 Google Scholar; pour les huit pays examinés par l'auteur, les Etas-Unis représentent (en 1938) 29,3% des exportations totales de l'ensemble, contre 21,9% pour le Royaume-Uni.

(37) Si nous représentons les exportations par E, le Royaume-Uni par r et les Etats-Unis par u, et un produit quelconque par (x), MacDougall applique la fomule :

Le raisonnement ci-dessus nous amène à corriger de la façon suivante: en 1938 le facteur Les symboles i et i' désignent l'indice employé pour mesurer l'avantage comparatif; i′ peut aussi s'écrire :

ce qui est une forme de comparaison des structures d'exportation.

(38) Bien entendu, la pondération, étant appliquée indifféremment à tous les groupes de produits, ne change pas les corrélations constatées plus loin entre les rapports des productivités et les rapports des exportations.

(39) Voir p. 631.

(40) Pondération des rapports E.U./R.U. relatifs aux produits, par le rapport des exportations totales; voir pp. 634-635

(41) Devient une exception si on introduit une pondération par les exportations totales.

(42) Le «paradoxe de Leontief», dont nous avons parlé plus haut, a reçu beaucoup de critiques, mais il a au moins eu le mérite de rendre moins certaines ces acceptations a priori et surtout de mettre en lumière qu'il est très aléatoire de vouloir mesurer à quel degré les facteurs sont comparativement abondants dans un pays.

(43) MacDougall, G.D.A., The Economic Journal, 1951, p. 708 Google Scholar.

(44) Rappelons que sa thèse relative au rôle compensatoire des droits de douane dans les exportations réciproques, s'est également avérée fausse pour l'un des deux pays.

(45) MacDougall, G.D.A., The Economic Journal, 1951, pp. 708709 Google Scholar.

(46) Idem, p. 709, note 1.

(47) Idem, p. 709.

(48) Idem, p. 710.

(49) Idem, p. 710, note 1.

(50) Idem, 1951, p. 710 Google Scholar.

(51) Caves, R.E., Trade and Economic Structure. Models and Methods, Cambridge, Mass., Harvard University Press, 1960, p. 269 Google Scholar.

(52) Abstraction faite des investissements neufs, un pays plus développé ou plus capitalistique doit consacrer une part plus importante de son revenu national à des investissements, pour faire face aux amortissements en vue de maintenir sa position relative, toutes choses égales par ailleurs.

(53) MacDougall, G.D.A., The Economic Journal, 1952, pp. 500501 Google Scholar.

(54) MacDougall, G.D.A., The Economic Journal, 1952, pp. 509511 Google Scholar. Les termes «avantage» et «désavantage comparatif» n'ont plus, dans ce contexte, le sens précis qu'ils ont dans la théorie, et la terminologie de MacDougall pourrait prêter à confusion.

(55) voir tableau VI, corrélation entre les colonnes a et b ou a et c. Rappelons qu'il est indifférent pour cette corrélation de pondérer les rapports des exportations par les exportations totales.

(56) . Le test non paramétrique de Kendall ne donne cependant qu'une corrélation de rang égale à 0,57.

(57) MacDougall, G.D.A., The Economic Journal, 1951, p. 710 Google Scholar.

(58) Idem, p. 713.

(59) Idem, p. 107.

(60) En général les heures travaillées sont seules au dénominateur; mais parfois on y associe d'autres éléments convertis en heures de travail, losqu'on essaie d'inclure le travail indirect (incorporé) comme l'a fait Fourastié, J. dans son livre Productivité, prix et salaires, Paris, O.E.C.E., 1957, pp. 1416 Google Scholar.

(61) Dupriez, L. H., Avantages relatifs, tarifs douaniers, et problèmes d'équilibre dans les économies en voie de développement, Bulletin international des sciences sociales, 1951, p. 92 Google Scholar. (Nous soulignons).

(62) La plupart des études de productivité ne s'intéressent qu'aux niveaux absolus des productivités, et à leurs différences d'un pays ou d'une entreprise à l'autre, pour en trouver les causes. L'originalité de MacDougall était de s'intéresser à la structure des productivités relatives, et de la mettre en rapport avec la division internationale du travail. Plus récemment quelques études ont été consacrées à une comparaison systématique des structures de productivités, pour les analyser dans le cadre des théories du développement et du commerce international. Voir Bombach, G., Die Stabilität der industriellen Produktivitätsstruktur, Zeitschrift für die gesamte Staatswissenschaft, 116 Google Scholar. Band, 1 H., 1960, pp. 18-42; et Hoffmann, W.G., Zur Vorausschätzbarkeit von Produktivitätsveränderungen im Wachstumprozess, Zeitschrift für die gesamte Staatswissenschaft, 114 Google Scholar. Band, 1958.

(63) G. Bombach, op. cit., p. 39.

(64) Cela n'empêche pas que l'étude empirique de MacDougall semble la meilleure illustration statistique qu'on puisse trouver à la théorie de Ricardo (au sens strict) concernant les avantages comparatifs. Celle-ci se révèle donc insuffisante — dans la mesure où une théorie peut être confirmée ou infirmée par les statistiques — puisque la réalité ne se conforme pas assez à son explication, même dans ce «cas» particulièrement bien élaboré.