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Histoire De L'impression Et de la Publication Du Discours Sur L'inégalité, de J.–J. Rousseau

Published online by Cambridge University Press:  02 December 2020

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Marc-Michel Rey, l'éditeur d'Amsterdam, ne fut pas seulement le premier qui imprima, d'après les manuscrits de l'auteur, le Discours sur l'Inégalité la Lettre à D'Alembert, La Nouvelle Héloïse, Le Contrat social, la Réponse à l'Archevêque de Paris, et les Lettres de la Montagne; il fut en outre un ami de Rousseau, fidèle, généreux, sincère. Il a droit, dans la biographie du citoyen de Genève, à une place beaucoup plus grande que celle qu'on lui a accordée jusqu'ici. Nous avons sur lui une quantité de renseignements inédits dans les Lettres de Rey à Rousseau, conservées à la Bibliothèque de la Ville de Neuchâtel, en Suisse. Nous avions d'abord pensé publier telle quelle cette assez volumineuse correspondance; et puis nous avons renoncé parcequ'il nous a paru que les frais seraient disproportionnés avec la valeur d'une partie de ces lettres; et nous nous sommes arrêtés à la façon de procéder dont ces pages donnent un échantillon, c. à. d. draînant tout ce qui s'y trouve de nouveau et d'utile sur chaque sujet particulier.

Type
Research Article
Copyright
Copyright © Modern Language Association of America, 1913

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References

1 Bosscha, l. c., p. 6.

2 Ibid., p. 308.

3 Ibid., p. 44.

4 Ibid., p. 46.

5 Ibid., p. 64.

1 Ibid., p. 39.

2 Ibid., p. 191. Voir aussi p. 234.

3 Ibid., p. 216.

4 Ibid., p. 223.

5 Ibid., p. 236.

6 Inédit.

1 Confessions viii; cf. Hachette, viii, p. 260.

2 Lettre inédite du 17 août 1761.

1 Inédite. 18 avril 1759. Voir déjà 4 septembre 1758, même demande.

2 Lettre inédite de Rey. 9 août 1767.

3 Confessions viii, Ed. Hachette, viii, p. 278.

4 Ibid., p. 279.

5 Ed. H. x, p. 90.

6 Ibid., x, p. 97.

1 Confessions viii, H. viii, p. 281.

2 Ibid., p. 281.

3 Lettre de 29 mai 1755 (Bosscha, p. 25).

4 20 mars 1755; reproduite plus bas.

5 Ed. H. ix, p. 46.

1 Dans une lettre de Rousseau a Vernes, 22 oct. 1758, le premier envoie au second un fragment de lettre de Rey “à demi-dechirée et que j'ai heureusement retrouvée.” (H. x, p. 196).

1 Voir p. ex. notes 3 et 4 de p. 9; notes 1 et 2 de p. 10; note 1 de p. 23, etc.

2 A la grande obligeance de M. Bernard Bouvier, président de la “Société J. J. Rousseau,” nous devons la communication des renseignements suivants sur Bousquet tirès de E. H. Gaullieur, Etudes sur la typographie genevoise du XV° au XIX° siècles. Genève 1855, p. 225 et suiv.

Marc-Michel Bousquet, libraire et imprimeur à Genève et à Lausanne au XVIII° siècle.

“Marc-Michel Bousquet, bourgeois de Grancy, dans le Bailliage de Marges, fils de Michel Bousquet du Languedoc, fut reçu bourgeois de Genève en 1724. … Il eut plus tard à Lausanne un grand établissement de librairie.”

François Grasset, employé chez les frères de Fournes, à Genève, les quitta en 1754 et entra chez M. Bousquet qui venait d'établir à Lausanne une société typographique. En 1761 Grasset se brouilla avec Bousquet et trouva moyen d'acquérir cinq des sept portions dont l'ancien fond de la société M. M. Bousquet et Cie était composé.”

En parlant de Voltaire Gaullieur écrit: “Dès son arrivée nous le voyons aux prises avec Grasset, agent de la librairie de Bousquet, qui venait de fonder à Lausanne, cette même année 1755 un grand établissement typographique.”

Il y a donc deux dates 1754 et 1755 pour “l’établissement typographique” de Bousquet à Lausanne. M. Bouvier a la bonté d'ajouter: Bousquet était à Lausanne avant 1755 comme le prouve l’édition de Montesquieu Grandeur et décadence des Romains à Lausanne chez Marc-Michel Bousquet et Cie. 1749. Quinze ans auparavant il était à Genève, témoin la Bibliothèque italique 13 vol. 1728-1734 à Genève, Chez Marc-Michel Bousquet et Cie libraires et imprimeurs. Quel est donc l’événement de 1754 ou 1755? est-ce une imprimerie ajoutée à une librairie qui existait déjà? est-ce un simple développement de l'ancienne maison de commerce? —peu nous importe. Mais probablement que Bousquet aura pensé que ce serait habile de s'emparer d'un écrivain comme Rousseau à ce moment important de ses affaires et a-t-il pour cela été fort généreux dans ses offres. Rousseau a probablement vu Bousquet lors de son voyage à Genève en 1754, de même que Rey.

Rey dit dans une lettre 21 février 1761 à Rousseau, qu'il passa huit ans chez ce Bousquet (Voir ci-dessous); il fit donc, semble-t-il, chez lui son apprentissage.

Quant aux promesses de Bousquet à Rousseau dont il va être question, il semble qu'il ne faudrait pas trop s'y fier. Voici quelques fragments de correspondance. Rousseau croyant à des indiscrétions, ou à des plaintes de Rey sur son compte lui écrit le 1 juin 1759 “… Un nommé Chappuis,1 associé de M. M. Bousquet a débité dans Paris que j'avois etrangement ranconné M. Rey; que j'en avois extorqué plus de quattre mille livres; que j’étois un Arabe, un Juif …” A quoi Rey répond le 11 juin: “Je ne comprend pas mon cher Rousseau, comment vous pouvez prendre des impressions ainsi a la legere, depuis 1754 je n'ay aucune relation avec M. Bousquet de Lausanne, et pour Chapuis que jay vu dans ce païs en 1753 je vous le donne pour une mauvaise langue, je ne le connois que pour lui avoir rendu service dans ce païs et pour avoir fait de faux rapports a Bousquet quand il fut de retour en Suisse, il ne faut pas mon cher croire tout ce qu'on dit, il y a encore un homme Grasset (cf. ci-dessus les remarques de Gaullieur) que jay vu à Paris en 1754 dont jay lieu de me plaindre et que jay assez de raison pour le faire cofrer s'il met jamais les pieds dans cette ville.”—Joli trio que Bousquet, Chapuis et Grasset si on en croit Rey. Citons encore du 21 février 1761 quelques mots: les éditeurs de Suisse et de France cherchent à brouiller Rey avec Rousseau pour enlever au premier sa bonne fortune d’être l'imprimeur du second. Quelquefois Rousseau comprend que c'est médisance, quelquefois pas. Rey alors lui explique; ainsi: “Dans l'année 1754 ju le malheur de faire connaissance a Paris avec un nommé Grasset, de Genève je me tient toujours sur la reserve, Mesrs Cramer m'en ayant parlé très peu avantageusement, malgré ma precaution nous parlâmes de Bousquet de Lausanne chez lequel jay demuré 8 ans, je ne pus pas avec ma franchise ordinaire m'empêché de dire que pour son grand malheur il imprimoit toujours au delà de ses rentrée ce qui etoit cause qu'il etoit toute l'année cours d'argent et dans l'embarras, sans quoi M. Bousquet pourroit etre a son aise; comme je n'avançois qu'une chose réelle je ne crus avoir fait un grand mal; je ne sçai et nay jamais su ni desiré de scavoir ce que Grasset avo it raporte a Bousquet; mais j'en recu une lettre fulminante comme si j'avois laché contre lui les plus grandes infamies; j'esperai du tems la justice que me devoit M. Bousquet, il ne me la rendu qu'avec le tems après avoir vu de nouvelles coquineries des Grasset et que je faisois mon devoir dans mon Comerce, que je me faisois une bonne reputation; mon cher Rousseau vous me rendrez j'espere cette même justice parceque je n'ay jamais parle de vous qu'avec Respect et que je n'en ay que du bien à dire. …” Rousseau a souvent reproché à Rey d’être trop enclin à causer; cette lettre semble bien le prouver aussi.

1 Sans doute pas le même que celui dont il est question Confessions vii (Œuvres, viii, p. 281) et dans la Correspondance (ix, pp. 63-65) ainsi que le suggère Bosscha, p. 76 note.

1 H. x, p. 209.

2 Comme nous allons avoir souvent l'occasion de parler de questions d'argent, il sera bon de rappeler la valeur des monnaies à cette époque.

Le louis valait . 24 livres, ou francs.
L'écu valait . . 6 livres, ou francs.
Le sou valait . . 1/20 de livre.

1 La moitié de cette somme fut payée en livrea imprimés par Pissot. En outre Rousseau reçut du roi 100 louis, de madame de Pompadour 50 louis; donc en tout 5300 francs presqu'autant que pour l'Emile. (Cf. H. viii, p. 275.)

2 Bernardin de Saint Pierre, Vie et ouvrages de Rousseau, ed. Souriau, p. 61, dit 7000 livres.

3 Donnés après coup par Rey, car le manuscrit s'était trouvé plus long qu'il ne croyait.

1 20 février 1755, p. 15.

2 29 mai 1755, p. 25. Voir ci-dessus.

3 P. 6.

4 P. 8.

5 29 mai 1755, p. 25.

6 10 avril 1755, p. 23-24.

7 Lettres de Rey du 17, 24 avril et 26 mai.

8 P. 5.

1 Ibid.

2 P. 7.

3 P. 8.

4 P. 16.

5 Le 20 mars, p. 20.

6 P. 25 et p. 27.

7 8 novembre 1854, p. 3.

8 P. 21.

9 P. 13.

10 P. 21.

1 P. 22.

2 Quant il la vignette de Soubeiran, nous en ignorons la destinée. Rousseau continua il estimer l'homme. Voir lettre à Vernes 22 oct. 1758 (H. x, p. 196).

3 P. 19.

4 P. 21.

5 P. 23.

6 Lettre inédite. Bibl. nat.: ms. fr.; nouv. acq. 1183.

1 12 décembre (p. 8) 3 janvier 1754 (p. 10). Cf. aussi p. 3, 13, 21.—Pour l'abbé Yvon voir Bibliographie universelle. Il écrivit des articles pour l'Encyclopédie (par exemple Ame, Athée, Dieu); ennemi des superstitions, mais non de la religion, sa modération le brouilla plus tard avec les Encyclopédistes (cf. lettre de Voltaire à d'Alembert 9 oct. 1755). Dans la correspondance de Rey à Rousseau nous avons un passage de huit ans postérieur à l'époque qui nous occupe, le 1 nov. 1763: “Vous scavés peut-être—écrit Rey—que l'abbé Yvon travaille à Paris à une réponse à votre lettre à De Beaumont [parue 1763] on m'a envoyé la première, elle est imprimée sous mon nom [sic] au bureau du Mercure de France; suivant la preface il doit y avoir 15 lettres qui ne vous feront pas grand tort. …” (Inédite). Il semble qu'il ne parut que deux des 15 lettres; le titre de cet ouvrage est Lettres à M. Rousseau pour servir de réponse à sa lettre contre le mandement de l'archevêque de Paris. Amsterdam (Paris) 1763 in-8.

2 P. 8. Rousseau demeurait à cette époque dans un petit appartement de l'hôtel de Languedoc, rue de Grenelle St. Honoré. (Cf. H. viii, p. 250.)

3 P. 8, 9. Pour Mussard, voir Confessions viii, p. 265, et Musset-Pathay, Vie et œuvres de J. J. Rousseau, Vol. ii, p. 254.

1 P. 11.

2 P. 13.

3 Inédites.

4 Bosscha, p. 127.

5 Ibid., p. 151.

1 Ibid., p. 136-7.

1 Ibid., p. 281.

2 P. 19.

3 Lettres du 6 mars (p. 19) et du 23 mars (p. 23).

4 Pour ces données et toutes les suivantes nous renvoyons aux lettres publiées par P.-P. Plan, Mercure de France, 1 mai 1912.

1 Bosscha, p. 24.

2 P. 19.

3 P. 25.

4 P. 27. Mais Rey n'eat pas persuadé par cette incartade. En tout cas, sinon pour La lettre à D'Alembert, du moins pour la Nouvelle Héloïse, Rey demandera de nouveau à Rousseau d'écrire à Malesherbes pour obtenir l'entrée de ses ballots. Voir lettre du 31 déc. 1750: il songe à ses frais d'impression pour ce grand ouvrage, aux conséquences de ses pertes éventuelles, pour sa femme et ses enfants: “je ne puis que m'atendrir et tomber dans un découragement total; puisque le sort ne dépend que de la volonté de M. de Malesherbes, vous me feriez plaisir de lui en écrire. …” (inédite). Et à propos du Contrat social, Rousseau refuse encore (Bosscha, p. 144).

1 Rousseau a eu plus tard les mêmes sentiments que Rey à l'égard de Pissot. Voir plus bas.

2 P. 27. Nous savons par une lettre il Rey, du 31 mai 1758 que Rousseau ne croyait au fond pas que l'entrée serait permise. Parlant de la Lettre sur les spectacles, il écrit: “Quant à M. de Malesherbes je doute qu'il accorde l'entrée de cet ouvrage; il est vrai que je doutois aussi pour le précédent et qu'il l'a accordée contre mon attente. …” (Bosscha, p. 37.)

3 Inédite; reproduite plus bas.

4 Nous citerons plus bas une note de Bosscha (p. 24) qui parle de deux ballots pour Paris, un de 1500, un autre de 2000 exemplaires. Cependant ces indications semblent controuvées par la correspondance de Rey dont nous allons parler tout à l'heure et qui dit 1700 exemplaires. La lettre de Rey à Malesherbes du 22 mai 1755 dit positivement 1500 exemplaires.

1 La voici: p. 4-5.

1 Lettre de Rey à Rousseau 24 mai 1758 (inédite): “j'en envoyai 200.”

2 P. 20.

3 P. 23.

4 P. 22.

5 H. x, p. 97.

1 P. 22.

2 P. 26.

1 P. 28.

2 P. 28.

3 P. 5-6.

4 Bosscha, p. 22.

5 C'est l'exemplaire que tôt après Rousseau remit entre les mains du Syndic de Genève. (Bosscha, p. 27).

6 Ibid., p. 26.

1 Ibid., p. 23. Lettre du 10 avril.

2 Ibid., p. 15.

1 Il veut dire: Discours sur l'Inégalité et Lettre à D'Alembert.

2 Lettre à D'Alembert.

3 Il entend le Discours sur l'Inégalité.

4 Livres ici, pas dans le sens d'argent.

1 Au Contrat social.

1 Bosscha, p. 130. Cf. aussi, p. 144, et lettres de Rey à propos du Contrat social.

2 Du Contrat social.

3 Bosscha, p. 136.

1 Lettre de Rey à M. de Malesherbes, du 24 avril 1755. Voir aussi lettre de Rousseau à Rey, 3 janvier 1755. Bosscha, p. 9.

1 Il est encore possible qu'il faille tenir compte de la reliure. D'après le fragment (3) qui parle de “livres défets,” on peut penser que Pissot a fait relier ses exemplaires à Paris, et le prix de la reliure aurait dû être ajouté au prix de deux livres pour le papier imprimé.

2 Voir plus haut: et Bosscha, p. 27.

3 Il avait declaré des 1755 qu'il ne ferait plus d'affaires avec Pissot, si celui-ci réimprimait le 2° Discours (cf. Bosscha, p. 27) pour faire du tort a Rey. Pissot réimprima ce Discours, nous l'avons vu.

1 Voir Confessions viii, H. viii, p. 260.

2 H. x, p. 209.

3 H. x, p. 247.

1 A la même époque, 4 mars 1762 Duchesne écrit à Rey: “J'apprends par M. Neaulme que vous dites que je vous ai contrefait l'Héloïse; j'aurais pu le faire comme Lyon, Rouen, Bordeaux, Avignon, Liège et autres lieux, peut être même chez vous, l'ont fait, mais cela n'est pas.” (Bosscha, p. 122, note.)

1 Cf. lettre inédite de Rey 24 mai 1758.

1 Lettres inédites de Rey 15 avril et 15 mai 1762.

1 Rousseau a vu l'épreuve de cette vignette; voir lettres inédites de Rey: 27 janvier, 25 février, 10 mars, 15 mars, 8 avril 1762; et Bosscha, p. 130, 144. Ces nouvelles péripéties, à propos d'une vignette, appartiennent à un autre chapitre.