Hostname: page-component-586b7cd67f-r5fsc Total loading time: 0 Render date: 2024-11-26T14:08:31.151Z Has data issue: false hasContentIssue false

Les soins pédopsychiatriques ont-ils modifié la clinique des états limites ?

Published online by Cambridge University Press:  15 April 2020

M.M. Bourrat*
Affiliation:
Service hospitalo-universitaire de pédopsychiatrie, centre Esquirol, Limoges
B. Olliac
Affiliation:
Service hospitalo-universitaire de pédopsychiatrie, centre Esquirol, Limoges
*
*Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected](M.M. Bourrat)

Abstract

Roger Mises, sous le terme de pathologies limites de l’enfant, décrit des organisations spécifiques se situant hors ou entre les champs de la psychose et de la névrose. Il en fait une organisation psychique à part entière, caractérisée par une relation d’objet anaclitique. Ces organisations se caractérisent essentiellement par la difficulté à mettre en place des possibilités de déplacement psychique, l’absence de défenses souples et élaborées sur un mode névrotique, sans que pour autant les mécanismes mis en œuvre, si défensifs, si rigides, si appauvrissant soient-ils, puissent être assimilés au processus anti-objectal de la psychose. Il décrit des organisations se différenciant fortement de ce que l’on nommait à l’époque les états limites de l’adulte, mais aussi des pré- ou para-psychoses chez l’enfant (R. Diatkine, Jean Louis Lang). En particulier il insiste sur la possibilité d’évolution développementale alors que les termes de pré ou para psychose désignaient un risque évolutif à l’âge adulte et les états limites chez l’adulte un fort risque de chronicité. S’il fait une description symptomatique très précise qui rejoint assez bien les cliniques actuelles de l’enfant, c’est la dimension organisationnelle et psychopathologique de la personnalité qui donne le diagnostic et les adaptations thérapeutiques. Aujourd’hui les soins pédopsychiatriques sont de plus en plus précoces et de nombreux enfants présentant des troubles importants sont soignés en ambulatoire. Les auteurs s’interrogent sur les évolutions introduites par ces soins et sur l’intérêt de maintenir ce diagnostic comme une analyse structurale en contre point des analyses diagnostiques catégorielles avec les classifications utilisées majoritairement aujourd’hui. Les discussions et controverses actuelles sur le trouble de la personnalité limite à l’adolescence et son absence de stabilité entre l’adolescence et l’âge adulte illustrent l’importance de prendre à la fois en compte les soins précoces et l’approche dimensionnelle qui permettrait des sous-types de personnalité limite assurant une meilleure compréhension psychopathologique et prise en compte des apports de la clinique individualisée.

Type
Congrès français de psychiatrie: Rencontres avec l’expert
Copyright
Copyright © European Psychiatric Association 2015

Déclaration de liens d’intérêts

Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.

References

Pour en savoir plus

Mises, R. Les pathologies limites de l’enfance. Paris: PUF, coll. « le fil rouge »; 1990.Google Scholar
Gicquel, L, et al. États limites à l’adolescence : diagnostic et clinique. Neuropsychiatr Enfance Adolesc 2011;59:316–22.CrossRefGoogle Scholar
Zanello, FDrieu, D. Au-delà des états limites et de quelques autres principes. Le borderline dans la clinique des enfants et des adolescents. Evol Psychiatr 2010; 75:327–39.CrossRefGoogle Scholar
Knafo, A, et al. Le trouble de la personnalité limite de l’adolescence à l’âge adulte : quelle stabilité diagnostique ? Neuropsychiatr Enfance Adolesc 2014;62:39.CrossRefGoogle Scholar
Robin, MRechtman, R. Un changement de paradigme au sein du DSM ? Le cas de la personnalité borderline à l’adolescence. Evol Psychiatr 2014;79:95108.CrossRefGoogle Scholar
Submit a response

Comments

No Comments have been published for this article.