No CrossRef data available.
Published online by Cambridge University Press: 16 April 2020
Rappeler le concept du délire de relation des sensitifs de Kretschmer.
Étude de cas : présenter deux vignettes cliniques avec revue de la littérature.
Le délire de relation chez les personnalités sensitives (ou paranoïa sensitive de Kretschmer) est une forme dépressive de la paranoïa qui a été décrite par Kretschmer en 1919. Il est défini par le développement progressif d’idées de persécution sur un fond prémorbide sensitif (hyperémotif et hyposthénique). On ne retrouve pas, dans les personnalités qualifiées de sensitives ou sensibles, la surestime de soi ou la quérulence qui caractérisent les autres types de personnalités paranoïaques. Par contre, on y trouve l’orgueil, sens des valeurs et de la morale, vulnérabilité et tendance à intérioriser douloureusement les échecs relationnels et affectifs qu’elles rencontrent. Le délire de Kretschmer se complique généralement d’épisodes dépressifs et anxieux à consonance hypocondriaque, ce qui met à découvert les sentiments d’incapacité et d’échec. L’évolution est aussi moins souvent chronique que dans les autres paranoïas. Toutefois, même après une évolution favorable, les signes sont susceptibles de réapparaître à l’occasion d’une nouvelle déception. Le traitement des délires de relation des sensitifs est encore discuté : pour certains, l’association antidépresseur/neuroleptique s’impose. Pour d’autres, il est légitime de tenter d’abord un traitement antidépresseur seul, il est en revanche rare qu’un traitement neuroleptique seul soit efficace, notamment sur la dimension dépressive. Devant l’appauvrissement conceptuel, nous avons choisi d’illustrer ceci à partir de deux cas cliniques.
Comments
No Comments have been published for this article.