Un citoyen suisse très versé dans les questions militaires et économiques suggère dans le Berner Tagblatt de faire participer la Suisse, en cas de guerre européenne, à la grande mission humanitaire que représente la Croix-Rouge, en recueillant les blessés et malades des armées combattantes des pays limitrophes et en les soignant pendant la période des hostilités. En retour de ce service, la Suisse serait autorisée, de la part des puissances voisines qui prendraient les mesures voulues pour cela, à faire passer à travers leur territoire ses approvisionnements en produits de nécessité vitale : blé, combustible, etc… Nul n'ignore, en effet, qu'en cas de guerre générale, la Suisse pourrait se trouver en peu de semaines dans une situation très critique, voisine de la famine même, et qu'elle ne pourrait guère compter obtenir le libre passage pour ses approvisionnements à travers les Etats belligérants sans leur assurer un avantage matériel en retour.