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Une vie: Dom Bernard Berthet, 1909-1950
Published online by Cambridge University Press: 11 October 2017
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Les Annales sont en deuil. L'abbé Berthet ou, pour lui restituer son vrai titre, Dom Bernard Berthet, chanoine régulier de l'Immaculée-Conception, a terminé le 24 mars 1950 au presbytère de Gevingey (Jura) une courte et douloureuse vie. Il n'avait que quarante et un ans. Je dis, en pesant bien mes mots : c'est un désastre. Une vraie catastrophe pour les études historiques. Régionales, sans doute : il nous eût doté du grand livre, que nous n'avons pas, sur le Haut-Jura. Mais, par delà l'histoire régionale, il y a l'histoire tout court. Elle aussi peut prendre le deuil. L'abbé Bernard Berthet n'était pas qu'un de ses fidèles. Il avait l'étoffe d'un de ses maîtres.
- Type
- Notes et Comptes Rendus
- Information
- Copyright
- Copyright © Les Éditions de l’EHESS 1950
References
page 249 note 1. Cf. Annales, 1946, p. 181-182 ( « Deux villages du Jura »).
page 249 note 2. V. sur Dom P. Benoît (1850-1915) la notice signée B. M. Berthet p. p. les Mémoires de la Société d'Émulation du Jura, 1947. Le drame qui secoua la Congrégation et qui aboutit à déposséder Dom Gréa de son autorité et à ruiner systématiquement l'oeuvre accomplie par Dom Benoît au Canada — ce drame avait beaucoup frappé Dom Berthet.
page 252 note 1. Je rappelle la liste de ce que Dom Berthet a donné aux Annales. T. 1,1946, p. 43 : « Un Téactif social, le parrainage ». P. 178 : « Esquisse de sociologie française, deux villages du Jura ». — T. II, 1947, p. 87 : « Il y a dime et dîme ». — T. III, 1948, p. 41 : * Frontières vivantes ; des lieux-dits aux provinces ». — P. 229 : « Appellations locales et nomenclatures géographiques ». — T. IV, 1949, p. 78 : « Autour des noms de personnes : nom réel ou nom d'état civil »..— P. 213 : « Méditation sur la route et l'homme ». — P. 431 : « Au sujet de la taille». — T. V, 1950, p. 68: «Abbayes et exploitations ». — D'autres notes et articles suivront.
page 252 note 2. « Nous étions pauvres, m'écrit l'abbé Marc en se reportant à son enfance. Pendant les vacances, nous faisions quelques travaux de reliure ou nous donnions quelques répétitions à des enfants pour pouvoir disposer d'un peu d'argent pour l'achat de livres, sans gêner le budget familial. » Je dois dire mon émerveillement de ce que représentait cette bibliothèque des deux frères telle que je la vis pour la première fois en 1946 au presbytère de Château-Chalon. Si bien composée et combinée pour un travail utile. Avec, à peine, deux ou trois ouvrages moins bons, achetés sur la foi de compte rendus de complaisance. C'est là qu'on mesure sa responsabilité de critique, son devoir de dire non à tout ce qui n'est pas de qualité. Sans quoi, on trompe des hommes qu'on ne doit jamais tromper.